Antihéroïque
- Adjectif singulier invariant en genre
Définition
- qui s'oppose à l'héroïsme
"antihéroïque" dans l'encyclopédie
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NOLAN CHRISTOPHER (1970- )
- Écrit par Pierre Simon GUTMAN
- 5 808 mots
Prince moderne du blockbuster, capable d’une considérable variété de registres, Nolan est au fond un cinéaste antihéroïque, qui questionne sans relâche l’idée même du sauveur traditionnel hollywoodien. C’est aussi un prestidigitateur qui sait magistralement brouiller les pistes, au risque de s’égarer, comme dans Tenet (2020), seul échec public du réalisateur.
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ROMANCERO
- Écrit par Daniel DEVOTO
- 15 738 mots
Romancero moderno Tout le monde savait et chantait des romances, mais, avec la poussée du baroque, le style antihéroïque chasse les grands sujets du romancero (c'est l'époque des comédies burlesques sur les thèmes héroïques nationaux), et le romance sert alors principalement à la satire et aux jácaras de Quevedo, écrites dans la langue du milieu et racontant les « gestes » de la pègre, féminine ou masculine.
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MONTESQUIEU CHARLES DE (1689-1755)
- Écrit par Georges BENREKASSA
- 39 485 mots
- 1 média
Il y eut aussi son Dialogue de Sylla et d'Eucrate, méditation antihéroïque (« Pour qu'un homme s'élève au-dessus de l'humanité, il en coûte trop cher à tous les autres »), mais surtout anticipation de cette pensée, qu'il faut conduire les hommes « et non pas les chasser devant soi ». Il y eut enfin, vers 1727, les Considérations sur les richesses de l'Espagne, première étude économique substantielle, dirigée contre les « richesses de fiction » (l'accumulation monétaire), et dont les perspectives sur le développement vont très au-delà de ce qu'impliquait le procès du désordre social créé par Law.
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STENDHAL (1783-1842)
- Écrit par Michel CROUZET
- 27 433 mots
- 1 média
Mais il reste fidèle à cet équilibre générique entre la tradition du « romance » et sa profanation par un réalisme antihéroïque et bas. Il faudrait dire que ces deux niveaux évoluent contradictoirement. Car c'est toujours à partir d'une « courtoisie » radicale que s'organise l'œuvre : le désir veut l'obstacle, la passion se fonde sur son impossibilité, elle implique le dévouement absolu (le renoncement, la prouesse de l'amant), le rayonnement idéal, tendre ou cruel, mystérieux ou violent, de la beauté féminine (le cœur du roman stendhalien, c'est bien l'érotique « courtoise »).
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CULTURE Culture et civilisation
- Écrit par Pierre KAUFMANN
- 78 978 mots
- 2 médias
Oui, l'Esprit est civil, bourgeois : il est l'ennemi juré des pulsions des passions, il est antidémoniaque, antihéroïque – et ce n'est qu'un semblant de paradoxe de dire qu'il est aussi antigénial. »L'antinomie n'aurait-elle d'autre intérêt que d'illustrer la docilité de l'« intellectuel » aux exigences de la propagande nationale ? Remarquons que la formulation qu'en donnait Thomas Mann en 1914 se trouve recouvrir, quant au fond, celle que Renan développait à l'issue de la défaite de 1870, dans la Réforme intellectuelle et morale de la France : « J'étais au séminaire Saint-Sulpice vers 1843 quand je commençai à connaître l'Allemagne par Goethe et Herder.