Apodicticité
- Nom féminin singulier
Définition
- en philosophie, désigne une forme de nécessité démonstrative
"apodicticité" dans l'encyclopédie
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RICŒUR PAUL (1913-2005)
- Écrit par Jean GREISCH
- 13 014 mots
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C'est à l'école de Roland Dalbiez que cet « esprit curieux et inquiet » avait appris à résister à la prétention à l'immédiateté, à l'adéquation et à l'apodicticité, porteuse de caractères d'universalité et de nécessité absolues, qui marquent le cogito cartésien et le « Je pense » kantien. Encore fallait-il transformer ce réflexe en position philosophique réfléchie, en montrant pourquoi l'immédiateté doit laisser la place à la médiation, en quel sens l'adéquation, qui a sa source dans le jugement, peut être dépassée sans remettre en cause l'idée de vérité, comment enfin l'apodicticité du savoir philosophique peut faire droit à l'expérience du soupçon et inclure le moment de l'attestation.
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JASPERS KARL (1883-1969)
- Écrit par Jeanne HERSCH
- 14 380 mots
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Mais elle est aimante, car il s'agit par elle d'actualiser, aussi bien pour l'autre que pour soi, par la lutte même, cette vérité transcendante que nul ne saurait capturer dans l'apodicticité d'un langage rationnel. Cette « lutte aimante » est pour Jaspers la condition d'une véritable « communication » avec autrui. C'est qu'il ne s'agit pas d'« avoir raison », mais de ne jamais renoncer à se servir de la raison en vue de ce qui dépasse toute raison.
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MODALITÉS, logique
- Écrit par Pascal ENGEL
- 41 644 mots
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Aristote distingue néanmoins toujours la nécessité comme apodicticité, qui qualifie le lien entre les prémisses et la conclusion d'un raisonnement syllogistique, et qui est une relation entre des propositions, de la nécessité ontologique, qualifiant des relations d'inhérence entre les entités dénotées par des termes, c'est-à-dire des substances et leurs attributs.
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HUSSERL EDMUND (1859-1938)
- Écrit par Gérard GRANEL
- 47 410 mots
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Nous sommes également capables, élevant à la clarté du savoir la sentence fameuse prononcée par Kant dans l'obscurité du principe de juridiction critique – que la « vérité » n'est qu'un « mot séduisant » – de coller Husserl au mur d'une notion si plane, que de surcroît il a lui-même aplanie jusqu'à l'absolue surface, c'est-à-dire aussi bien la superficialité absolue de l'idée d'apodicticité (ou de présence pure).
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MOI
- Écrit par Catherine CLÉMENT et Henry DUMÉRY
- 68 519 mots
Le je du « je suis », s'il désigne l'existence d'un sujet qui pense, d'un moi ou d'une âme que Descartes réduit à la seule activité de penser, devrait tirer son apodicticité (sa nécessité) du je du « je pense » ; sinon, il lui ajouterait, il ne lui serait pas équivalent. Or il lui ajoute. En effet, la pensée emporte sa propre existence de pensée, elle l'emporte nécessairement chaque fois que penser qu'on pense atteste la réalité de la pensée.