Carcan
- Nom masculin singulier
Définition
- collier de fer qui servait à attacher les criminels pour les exposer
- collier de bois servant à entraver les animaux
- par extension, tout ce qui réduit la liberté, opprime
- argotiquement, personne autoritaire qui opprime ses proches
"carcan" dans l'encyclopédie
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ORDET (C. Dreyer)
- Écrit par Joël MAGNY
- 1 081 mots
Rythme des gestes, lenteur calculée des plans, composition de chaque image, lumière qui exalte la blancheur : cette rigueur esthétique admirable ne laisse pas pour autant de côté l'évocation du carcan mental qui enferme chaque personnage dans ses préjugés religieux, et du carcan social qui étouffe les femmes, jusqu'au message final lancé par la miraculée : « La vie, oui, la vie ».
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LEENHARDT ROGER (1903-1985)
- Écrit par Claude BEYLIE
- 1 365 mots
Réalisateur de cinéma qui — l'un des premiers en Europe, avant Rossellini et Antonioni — chercha à « dédramatiser » le cinéma, à le débarrasser de ce carcan de théâtralité qu'il traîne comme un boulet depuis sa naissance, à récuser enfin les facilités du spectacle pour en faire le plus complet des modes de récit. Roger Leenhardt tourna Dernières Vacances (1947) comme il eût écrit un premier roman : « à la première personne ».
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SEEBACHER JACQUES (1930-2008)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 1 645 mots
Entré à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1951, d'abord affecté au lycée de Chartres avant d'être nommé assistant de littérature française à la Sorbonne, professeur à l'université de Caen puis à Paris-VII à partir de 1974, jamais emprisonné dans le carcan d'une fonction mais sachant au contraire la transcender à force de charisme et d'érudition, Jacques Seebacher va jouer un rôle clé dans le renouvellement des études hugoliennes.
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HOUDAR DE LA MOTTE ANTOINE LAMOTTE-HOUDAR dit (1672-1731)
- Écrit par Bernard CROQUETTE
- 2 190 mots
Ce n'est pas à ses œuvres qu'Houdar (par ailleurs auteur de Fables, 1719, et d'Églogues) doit de s'être fait un nom dans l'histoire de la littérature — mais bien plutôt à la souriante et inflexible obstination avec laquelle il a tenté de débarrasser la poésie de ses oripeaux mythologiques, le théâtre de conventions dont on ne comprenait plus l'utilité, la littérature du carcan de l'imitation et de l'abus du commentaire — et de substituer la raison à la tradition.
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SÖDERGRAN EDITH (1892-1923)
- Écrit par Régis BOYER
- 2 591 mots
Son génie est spontané, ingénument iconoclaste – il est toujours difficile de briser le carcan de la tradition, formelle surtout, dans le Nord – et superbement vainqueur. Nulle étiquette ne la définit : romantique par définition à cause du milieu propice aux rêveries échevelées, symboliste par rencontre à mesure que son imagination visionnaire cherche des images susceptibles d'épuiser la richesse fantasque de sa fantaisie, baroque avant tout parce que le mouvement et la vie fascinaient cette condamnée à mort en sursis provisoire et que les règles de facture gênaient cette fougueuse, elle apparaît finalement, comme tant d'autres enfants de cette fin de siècle, pèlerin de l'absolu qui tente de faire dire au poème l'immense désaccord que dictait à une sensibilité exacerbée l'inadéquation navrante entre une réalité sordide et limitée et un rêve de beauté démesurée, astrale et divine.