Chosisme
- Nom masculin singulier
Définition
- en philosophie, doctrine considérant les idées et les concepts comme des choses
"chosisme" dans l'encyclopédie
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RÉALITÉ
- Écrit par Ferdinand ALQUIÉ
- 27 420 mots
Cette critique de ce que l'on a appelé le « chosisme » a été souvent reprise en philosophie. L'idéalisme de Léon Brunschvicg s'en inspire largement ; et, quand il déclare que l'être du phénomène se réduit au phénomène d'être, Sartre se borne à reprendre l'idée de Berkeley selon laquelle « être, c'est être perçu ». Et sans doute les descriptions que phénoménologues et existentialistes donnent de la conscience diffèrent-elles de celles de Berkeley.
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HEIDEGGER MARTIN (1889-1976)
- Écrit par Jean BEAUFRET, Alphonse DE WAELHENS et Claude ROËLS
- 28 879 mots
- 1 média
Le « chosisme » figure parmi ses plus redoutables effets. L'homme, pour des motifs d'apaisement et d'illusion, est toujours tenté de s'interpréter lui-même sur le modèle de l'étant non humain, lequel, d'ailleurs, est déjà lui-même réduit à la condition d'une chose-objet théorique. D'où la nécessité d'une déconstruction (Heidegger dit Destruktion) de l'histoire de la métaphysique, dont on aura à reparler.
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FICHTE JOHANN GOTTLIEB (1762-1814)
- Écrit par Alexis PHILONENKO et Encyclopædia Universalis
- 48 751 mots
- 1 média
Le Dieu de Kant conservait aux yeux de Fichte des traces de « chosisme » : n'était-ce point un être extérieur à la conscience et postulé par elle ? Pour l'auteur de la Doctrine de la science, Dieu est non plus une chose, pas même un postulat du devoir ou une hypothèse qui s'y rattache, mais la réalisation de la prescription du devoir, de la moralité dans l'univers.
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LANGAGE PHILOSOPHIES DU
- Écrit par Jean-Pierre COMETTI et Paul RICŒUR
- 129 469 mots
- 9 médias
L'intérêt pour la langue est un trait dominant de la philosophie contemporaine. Non que nos contemporains soient les premiers à découvrir le langage. Celui-ci a toujours été à la place d'honneur dans la philosophie, tant il est vrai que la compréhension que l'homme prend de lui-même et de son monde s'articule et s'exprime dans le langage ; les sophistes grecs sont sans doute les premiers à en avoir pris une conscience aiguë ; Socrate cherche les « définitions », c'est-à-dire le sens permanent de nos mots et de nos phrases ; Platon, dans le Cratyle, s'interroge sur la « justesse » des mots et établit, dans le Théétète et Le Sophiste, que c'est la structure complexe de la phrase, faite d'un entrelacs du nom et du verbe, qui seule permet la fausseté, qui est le pouvoir de dire faux, de dire ce qui n'est pas.