Chromatisme
- Nom masculin singulier
Définition
- en musique, type de musique fondée sur la gamme chromatique (par demi-tons consécutifs)
- coloration d'un objet
- en arts, gamme des couleurs d'une peinture, d'une œuvre picturale
"chromatisme" dans l'encyclopédie
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CHROMATISME, musique
- Écrit par Alain FÉRON
- 5 103 mots
Le chromatisme existe dès le diatonisme modal de la Renaissance, lorsque des compositeurs comme Carlo Gesualdo (vers 1561-1613) se mettent à user d'intervalles n'appartenant pas à l'échelle du mode initialement choisi. Mais il est important de préciser que ce chromatisme n'est que le résultat d'une rencontre harmonique chromatique au sein d'un contrepoint polyphonique linéaire.
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INGEGNERI MARCANTONIO (1547 env.-1592)
- Écrit par Pierre-Paul LACAS
- 1 887 mots
De sa musique d'église, on peut citer les vingt-sept Responsoria Hebdomadae Sanctae, Benedictus et Improperia (à quatre voix) et le Miserere (à six voix), œuvres publiées en 1588, à Venise ; on attribua longtemps ces répons à Palestrina, mais notamment l'usage qui y est fait du chromatisme ne permettait pas de les laisser au compte du maître romain.
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FRESCOBALDI GIROLAMO (1583-1643)
- Écrit par Philippe BEAUSSANT
- 2 793 mots
Il fait du chromatisme un usage fréquent. Ambiguïté modale et tonale, chromatisme : la liberté et la subtilité harmoniques de Frescobaldi sont extraordinaires. Rien pourtant de confus, au contraire : son œuvre est limpide, d'une clarté exemplaire. Dans ses grandes Toccate, il enchaîne librement des épisodes homophones avec des passages fugués (jusqu'à quinze épisodes successifs).
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LUINI BERNARDINO (1475 env.-1532)
- Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
- 1 096 mots
- 1 média
C'est dans l'art de Borgognone, de Foppa, que Luini trouve son point de départ, et sa carrière reste toute lombarde : les influences successives qui l'atteignent perturbent à peine son univers calme, l'ambiance un peu froide de son chromatisme, bref, la monotonie de son style. Il emprunte seulement aux Vénitiens, à Bramantino un sens élargi de la construction spatiale, à Léonard de Vinci un léger sfumato, un type de visage et d'expression ambigu, une certaine manière de modeler les formes dans la lumière.
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TRISTAN ET ISOLDE (R. Wagner), en bref
- Écrit par Christian MERLIN
- 1 083 mots
Même si la tonalité est toujours présente dans l'œuvre, elle y est si mouvante que Schönberg se réclamera du chromatisme de Tristan pour fonder la musique atonale. En même temps que l'auditeur perd ses repères dans le déroulement temporel de cette « action musicale », les amants eux aussi parviennent à transcender l'espace et le temps. Maudissant les illusions du jour, ils se vouent à la nuit, qui est depuis Novalis le lieu où s'abolissent les contingences de l'existence humaine.