Défaillir

"défaillir" dans l'encyclopédie

• EXTASE

  • Écrit par Henry DUMÉRY
  • 1 857 mots

  Mais l'extase peut affecter des sujets sains, dont la sensibilité vient à défaillir provisoirement, sans que le retour au réel, l'aptitude à l'action, au raisonnement se trouvent compromis : c'est le cas des vrais mystiques, comme l'ont reconnu Henri Delacroix et Henri Bergson. Ces vrais mystiques, plus rares que les faux, appartiennent au christianisme (dans lequel Bergson trouvait les seuls mystiques qui fussent complets, aussi actifs que contemplatifs), mais aussi à d'autres religions.

• LA MALADIE DE LA MORT (M. Duras)

  • Écrit par Frédéric MAURIN
  • 7 268 mots

  Autant Lucinda Childs réactive la mémoire stylistique de Wilson, autant Michel Piccoli la parsème d'âpretés qui, au risque de la faire défaillir, entendent surtout l'assouplir par un vigoureux contrepoint. Reste cependant que la chorégraphie de la parole et l'orchestration de la gestuelle, la pureté des lignes et la magie des lumières s'inscrivent dans la lignée de dispositifs formels et esthétiques tant éprouvés ailleurs par Robert Wilson qu'on a pu redouter, voire regretter, le ressassement des procédés et leur basculement dans l'académisme.

• PARLANT (CINÉMA) (repères chronologiques)

  • Écrit par Michel CHION
  • 17 620 mots

  L'un des personnages est un ordinateur qui parle : quand il meurt, c'est sa voix que l'on entend défaillir. Rareté et neutralité voulues des dialogues par rapport à l'immensité et à la splendeur des effets visuels et sonores. 1969 France. Ma Nuit chez Maud, d'Éric Rohmer. Le grand public découvrit, avec ce film d'un maître de la parole, que des personnages de cinéma pouvaient tenir de longues discussions intellectuelles et philosophiques sans jeux de scène, et que cela n'était pas ennuyeux.

• SAGAS

  • Écrit par Régis BOYER
  • 20 199 mots

  Instruits de leur sort par une constante, quoique discrète intervention du surnaturel (présages, prédictions, rêves prémonitoires ou symboliques, visions étranges jouent ici un rôle capital d'autant plus efficace qu'il est toujours présenté au prix d'une élaboration artistique très habile), ils ne maudissent ni ne se lamentent, mais ils mettent leur point d'honneur à l'accomplir sans défaillir, dans une inébranlable obstination : la mort n'est plus un terme affligeant, c'est l'issue naturelle d'une tension énergique appliquée à manifester au regard d'autrui la force de la personnalité humaine.

• VOLONTÉ

  • Écrit par Paul RICŒUR
  • 48 353 mots

  Avec lui, la voluntas se révèle dans sa grandeur terrible, dans l'expérience du mal et du péché ; la volonté a le pouvoir de nier l'être, de décliner et de défaillir, de se « détourner de » Dieu et de se « tourner vers » les créatures. Ce pouvoir redoutable de faire défection – ce posse peccare – est la marque même de l'infini dans la volonté. Peut-être n'y a-t-il eu un concept de volonté dans la philosophie occidentale qu'après que la pensée eut été confrontée avec ce que saint Augustin appelle le modus defectivus de la volonté.