Dénuder
- Verbe à l'infinitif
Définition
- dévêtir, laisser nu
- en électricité, mettre à nu, par exemple l'âme d'un conducteur électrique
- enlever les feuilles d'un arbre
A la forme pronominale
- se mettre nu
"dénuder" dans l'encyclopédie
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DOUBROVSKY SERGE (1928-2017)
- Écrit par Claude BURGELIN
- 6 618 mots
- 1 média
Certes, Serge Doubrovsky éprouve rage et délices à dénuder et à se dénuder. Il y a là une force corrosive de l'impudeur. Cette mise à nu du corps ou des impulsions mal avouables ne prend sens qu'à travers le combat avec le voile des mots et la civilité mensongère des phrases. Cet exhibitionnisme transgressif n'est qu'un moyen de poser de façon plus aiguë et tranchante la question même des pouvoirs – dont Doubrovsky ne laisse point douter – de la littérature.
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AMARNIEN STYLE
- Écrit par Jean LECLANT
- 2 613 mots
- 4 médias
En fonction de cette exigence première, le roi se fit représenter tel qu'il était : un adénoïdien au crâne démesurément allongé, prognathe, au ventre lourd et aux jambes grêles ; il ne craint pas de se dénuder et de se montrer dans une androgynie curieuse. Tous les membres de sa famille sont figurés à sa ressemblance : la charmante Néfertiti, son épouse, ses filles également.
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THE MAGDALENE SISTERS (P. Mullan)
- Écrit par René PRÉDAL
- 4 790 mots
Peter Mullan use parfois d’effets appuyés : ainsi, quand Bernadette remonte sa robe pour permettre au jeune livreur de linge de regarder son sexe, elle tourne le dos à la caméra si bien que le spectateur, lui, voit les marques de coups sur ses cuisses ; dans la buanderie, une grosse nonne frustrée détaille à plaisir les disgrâces des corps qu’elle a fait cruellement dénuder.
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RETZ JEAN FRANÇOIS PAUL DE GONDI cardinal de (1613-1679)
- Écrit par Marie-Thérèse HIPP
- 8 903 mots
Les Mémoires demeurent essentiels pour explorer la face cachée de la Fronde, dénuder les mécanismes cruels du destin et du cœur. Retz a compté sur son action pour ériger sa statue : pour son malheur et pour sa gloire, il voit son avenir politique limité aux murs d'un donjon ; or la figure de l'écrivain va se dresser sur le piédestal du factieux, que ses conclaves même n'eussent suffi à sauver de l'oubli : tout écrit autobiographique fait méditer sur le sens d'une vie, sa dérision.
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BATAILLE GEORGES (1897-1962)
- Écrit par Francis MARMANDE
- 14 940 mots
C'est son ampleur, cette anxiété de dénuder la vie et la pensée jusqu'à l'extrême, jusqu'à ce que Bataille nomme étrangement « l'évanouissement du réel discursif ». Cette volonté de tout dire – et de dire l'impossible de tout dire, que révèle le non-savoir – se confond avec une existence peu préoccupée d'« autobiographie ». Entre autres paradoxes, elle ne cesse de prétendre à la constitution d'une histoire universelle, fondée, sans faire pour autant système, sur les pratiques et les savoirs les plus divers.