Démence
- Nom féminin singulier
Définition
- en psychiatrie, trouble mental avec atteinte importante des fonctions mentales
- conduite incohérente
"démence" dans l'encyclopédie
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DÉMENCE
- Écrit par Raymond ESCOUROLLE, Joël GREGOGNA et Encyclopædia Universalis
- 28 537 mots
Le légiste limite, quant à lui, le terme démence à la seule notion d'irresponsabilité pénale. « Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action » (article 64 du Code pénal).Actuellement, il convient de réserver, en pratique psychiatrique, le terme démence aux états acquis d'affaiblissement mental frappant l'ensemble des facultés psychiques et altérant, avec l'affectivité et l'activité du malade, ses conduites sociales.
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DÉMENCE PRÉCOCE
- Écrit par Georges TORRIS
- 1 804 mots
Le regroupement de la démence précoce était nécessaire, puisqu'elle risquait d'éclater en ses formes cliniques, décrites comme des maladies autonomes : l'hébéphrénie de Hecker, la catatonie de Kahlbaum et la démence paranoïde décrite par Kraepelin lui-même en 1893. Ce regroupement était légitime, bien que peut-être trop large puisqu'il englobait des délires systématisés ; mais surtout le nom était malheureux, puisqu'il ne s'agissait pas là d'une démence au sens technique du mot et que la maladie n'apparaît pas toujours tôt dans la vie.
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ESQUIROL JEAN ÉTIENNE DOMINIQUE (1772-1840)
- Écrit par Jacques POSTEL
- 2 658 mots
Il tient à séparer soigneusement ce qui est de l'ordre d'une insuffisance de développement mental congénitale ou héréditaire (idiotie, crétinisme, imbécillité) de ce qui est affaiblissement acquis ou démence (« le riche devenu pauvre »). La démence, maladie chronique, peut être parfois transitoire : c'est la démence aiguë, que l'élève d'Esquirol, Georget, préférera appeler « stupidité » et qui deviendra, avec Chaslin, la « confusion mentale primitive ».
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KRAEPELIN EMIL (1856-1926)
- Écrit par Jacques POSTEL
- 2 999 mots
française partielle sous le titre de Leçons cliniques sur la démence précoce et la psychose maniaco-dépressive, Toulouse, 1970), Kraepelin a marqué profondément la psychiatrie européenne en imposant une classification nosologique des maladies mentales, fondée sur des critères essentiellement évolutifs. Il distingue, dans le groupe des psychoses : la démence précoce (terme repris à Morel), affection chronique de l'adulte jeune évoluant progressivement vers une démence complète ; et la psychose périodique, dans laquelle alternent des accès d'excitation maniaque et des moments de dépression mélancolique.
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BLEULER EUGEN (1857-1939)
- Écrit par Jacques POSTEL
- 1 722 mots
Marqué par les travaux de psycho-physiologie de Wundt et par les idées de Freud, qui lui furent transmises par Jung, alors son assistant, Eugen Bleuler est surtout connu par sa mise en question du concept nosologique de « démence précoce ». Il crée à ce propos, dans son ouvrage sur la démence précoce (Dementia praecox oder Gruppe der Schizophrenien, 1911), la notion de « groupe des schizophrénies », qui recouvre le cadre monolithique établi par Kraepelin, et il insiste sur les troubles affectifs de la maladie et sur son aspect relationnel, caractérisé par le repli sur soi ou « autisme », la Spaltung (fissure) — fondamentale dans l'activité physique — et l'ambivalence.