Désincarné

"désincarné" dans l'encyclopédie

• HEIDENSTAM VERNER VON (1859-1940)

  • Écrit par Régis BOYER
  • 2 848 mots

  Heidenstam tentera une nouvelle fois une évasion par le haut, en proposant dans la dernière œuvre publiée de son vivant, Nouveaux Poèmes (1915), un humanisme élevé, assez désincarné, centré sur quelques grands vocables prestigieux : le grand, le bon, le beau, seuls dignes de foi. Prix Nobel en 1916, il laisse une œuvre aujourd'hui nettement datée : il représente l'aboutissement réussi d'une très ancienne culture plus que l'incitateur de souffles nouveaux.

• DÉLIE, Maurice Scève Fiche de lecture

  • Écrit par Yvonne BELLENGER
  • 4 534 mots

  À bien le lire, on s'aperçoit même que rien n'est moins platonicien ni désincarné que ce poème de l'insatisfaction amoureuse, et on se tromperait en imaginant qu'il chante le mépris des corps. La jalousie physique n'épargne pas l'amant, et on peut même comprendre qu'il a reçu ce que les troubadours appelaient le don de merci : « Ta coulpe fut, et ma bonne aventure » (dizain 287).

• KASCHNITZ MARIE-LUISE (1901-1974)

  • Écrit par Pierre GIRAUD
  • 4 456 mots

  En dépit de ses confessions et de ses éléments narratifs, rien n'est moins replié sur lui-même que ce lyrisme, ni moins désincarné. Kaschnitz ne se ferme pas aux interrogations nées de la culpabilité allemande après 1945 (retour à Francfort) ni aux menaces insidieuses de la civilisation technicienne. Au fil des ans, son œuvre s'ouvre de plus en plus aux cris des suppliciés politiques, dont les cachots sont si nombreux à la surface de la terre qu'en dresser l'inventaire est une tâche surhumaine (Les Prisonniers).

• AUTOMATISME, art et littérature

  • Écrit par José PIERRE
  • 5 353 mots

  Les surréalistes auront beau jeu de rappeler que celui qu'on obtient au bout du fil, ce n'est pas un quelconque « désincarné » tout prêt à parler de n'importe quoi, mais soi-même — un soi-même il est vrai inversé comme nous en proposent les figures des jeux de cartes. L'écriture automatique des spirites sera rendue par les surréalistes à sa véritable vocation poétique.

• CHANDLER ALFRED (1918-2007)

  • Écrit par Jean-Marc DANIEL
  • 4 967 mots

  Derrière le clin d'œil à l'équilibre de marché spontané et désincarné d'Adam Smith, il y a la volonté d'affirmer que le monde moderne repose plus sur l'organisation des entreprises que sur la multiplication des échanges de marché. Au travers d'une description érudite et souvent alerte du monde des affaires, Chandler se pose en effet une des questions qui a suscité le plus de débats parmi les économistes.