Diégésis
- Nom féminin invariant en nombre
Définition
- (en langage recherché) univers spatio-temporel du récit, selon Gérard Genette
"diégésis" dans l'encyclopédie
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DIÉGÈSE, poétique
- Écrit par Véronique KLAUBER
- 954 mots
Le terme diégèse est directement emprunté à Étienne Souriau par Gérard Genette qui lui donne un sens différent de celui que Platon et Aristote lui assignaient : ceux-ci opposaient mimésis et diégésis, couple « boiteux » pour Genette qui nie la pertinence de la notion d'imitation artistique.
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GENETTE GÉRARD (1930-2018)
- Écrit par Pierre-Marc de BIASI
- 14 515 mots
- 1 média
Dans Figures II, la recherche s'oriente vers l'étude de vastes problématiques : la critique, la rhétorique, l'espace, les frontières du récit (où Genette construit les distinctions notionnelles entre diégésis et mimésis, narration et description, récit et discours), vraisemblance et motivation (sur La Princesse de Clèves), exploration « pré-littéraire » des ressources et des contraintes propres à la langue, etc.
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ÉPOPÉE, notion d'
- Écrit par François TRÉMOLIÈRES
- 8 948 mots
La Poétique s'intéresse à l'épopée et à la tragédie selon le même point de vue : il s'agit dans les deux cas d'une « imitation [mimèsis] de l'action », soit par les personnages sur la scène, soit par le récit (diégèsis) dans le poème. Mais les deux genres ne sont pas traités à égalité : dans sa conclusion, Aristote marque nettement la supériorité de la poésie dramatique et, dans plusieurs passages décisifs, sur l'importance de l'histoire (au sens de fiction, mise en intrigue : muthos), ou sur la qualité de l'expression (lexis), il se contente de prélever à la poésie épique des exemples pour une analyse plus générale.
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IMITATION, esthétique
- Écrit par Danièle COHN et François TRÉMOLIÈRES
- 21 529 mots
- 1 média
Il n'y a plus lieu d'opposer le récit (diègèsis) à la mimèsis : l'épopée homérique donne l'exemple d'une représentation de l'action, certes non par les moyens de la théâtralisation, mais par ceux de la narration. Cependant, alors même qu'Aristote prétend fonder sa Poétique sur une faculté naturelle, l'instinct d'imiter, qui rendrait compte de l'activité artistique dans son ensemble, il néglige les formes non imitatives de la poésie – en premier lieu le lyrisme, sans doute trop attaché selon ses critères au particulier, voire au singulier.
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RÉCIT
- Écrit par Louis MARIN et Jean VERRIER
- 48 883 mots
- 3 médias
D'Aristote, qui opposait mimesis et diegesis, à la critique anglo-saxonne, qui oppose to show et to tell, on a distingué ces deux façons de raconter, tout en privilégiant, suivant l'époque, l'une par rapport à l'autre. On s'aperçoit ici que la temporalité d'un récit est liée à d'autres catégories : point de vue et voix. L'ellipse et la pause sont des cas limites de la durée d'un récit.