Dicible

"dicible" dans l'encyclopédie

• MÉTALANGUE & MÉTALANGAGE

  • Écrit par Robert SCTRICK
  • 3 547 mots

  Elle l'est implicitement chez le philosophe rationaliste Alain (« Qui saurait parfaitement sa langue saurait tout sur l'homme » : tout le dicible est dans la langue), explicitement chez Wittgenstein : le langage ordinaire est bien fait, pour peu qu'on l'éclaire et le purifie ; parler sur le langage ordinaire est une aberration. On trouve une critique plus axée sur le désir chez Lacan, pour lequel il n'y a pas de discours qui puisse valablement se prendre pour son propre référent, car l'inconscient est formellement métonymique.

• LE SONGE, August Strindberg Fiche de lecture

  • Écrit par Régis BOYER
  • 4 155 mots

  Le langage lui-même n'existe plus que dans la mesure où il tente de leur donner une valeur dicible. Au point, en dernier ressort, de se résoudre avec bonheur en poésie.

• MANCIET BERNARD (1923-2005)

  • Écrit par Philippe GARDY
  • 4 494 mots

  Le poème, comme le récit, naît toujours chez Manciet d'une limite franchie ou d'une cassure, d'un tremblement du temps ou du corps qui repousse les frontières du dicible. Ce sont souvent les tempêtes du monde qui ont inspiré, littéralement, le poète : Aux portes de fer (2001, évocation de Belgrade bombardée sur fond de paysage biblique), Le Dire de Guernica (2001), Le Grand Vent (2002), Pour l'enfant de Bassora (2003) sont autant de déchaînements élémentaires dont le souffle se confond avec celui du verbe qu'ils font surgir.

• DOUGLAS MARY (1921-2007)

  • Écrit par Éric SORIANO
  • 5 387 mots

  Il se propose d’analyser les phénomènes rituels dans ce qu’ils imposent comme distinction entre le pur et l’impur, entre le tabou et le dicible. Contrairement au projet structuraliste de Claude Lévi-Strauss, Mary Douglas ne cherche pas à reconstituer des universaux et des intemporels. Elle tente seulement de montrer comment les groupes cherchent à écarter ceux qui ne respectent pas certaines normes ou qui n’entrent pas dans les classifications communément admises.

• LARUELLE FRANÇOIS (1937-2024)

  • Écrit par Hugues CHOPLIN
  • 5 189 mots

  Radicalement autonome, ne se mesurant ni à la pensée ni au langage, l'Un n'est pas plus pensable qu'impensable, dicible qu'indicible : il ne pose de lui-même aucun problème. Dès lors, comment la non-philosophie peut-elle se déployer ? Comment naît le penser et de quels objets est-il en droit de se saisir ? Vu la teneur de l'Un, la non-philosophie exige un second pilier qui, puisque le monde s'avère réservé, légitimement, aux mélanges sensible-intelligible du philosopher, ne peut être que la philosophie elle-même : c'est donc elle qui à la fois engendre et nourrit le penser.