Fantasmer
- Verbe à l'infinitif
Définition
- (intransitif) se laisser aller à des fantasmes
- (transitif) avoir le fantasme de
"fantasmer" dans l'encyclopédie
-
FANTASME, psychanalyse
- Écrit par Carlos MAFFI
- 7 072 mots
Le fantasme peut se définir comme une production imaginaire qui représente le sujet dans un scénario déterminé, à la manière d'un rêve, et figure, d'une manière plus ou moins voilée, un désir. Le mot français « fantasme », qui correspond au mot allemand Phantasie utilisé par Freud, présente l'avantage d'être libre des résonances de caprice ou de bizarrerie liées à la notion de fantaisie.
-
MOORE RAY (1906-1984)
- Écrit par Yves FRÉMION
- 3 075 mots
Typique des années 1930, cette bande dessinée, dont les jolies héroïnes firent fantasmer bien des adolescents d'avant guerre, bénéficiait d'un graphisme élégant et dynamique. Les scénarios de Falk alliaient l'aventure, le suspense et les grands thèmes de l'époque, qui n'étaient pas encore devenus des poncifs. Le Fantôme vit dans une caverne perdue dans la jungle du Bengale, au cœur des Bois profonds.
-
LE VENT SE LÈVE (Miyazaki Hayao)
- Écrit par Bernard GÉNIN
- 5 801 mots
C’est Giovanni Battista Caproni, grand constructeur italien (qui fit fantasmer Miyazaki durant son enfance). Il déclare au rêveur : « Les avions ne sont ni pour la guerre ni pour les affaires, mais pour de beaux rêves. » Alors, Jiro se réveille en murmurant : « Je veux créer de beaux rêves. » En une séquence, Miyazaki a tout dit. On sait qu’il a passé sa jeunesse entouré de maquettes d’avions.
-
OZON FRANÇOIS (1967- )
- Écrit par René PRÉDAL
- 6 026 mots
- 4 médias
Est-ce Sarah Morton (Charlotte Rampling), la romancière anglaise sèche et moraliste, qui se met à fantasmer en scrutant les agissements de la jeune Julie (Ludivine Sagnier) ou bien est-ce le récit qu’elle est en train d’écrire qui la prend à son propre jeu ? Ce moment d'indécision difficile à situer fait tout le prix du film : quelle place, ici, donner au réel et à l’imaginaire ? À l’opposé de ces fissures creusant un abîme, Le Temps qui reste (2005) dépeint de façon dépouillée un jeune homme dans le vent, superficiel, homosexuel et peu chaleureux (l'excellent Melvil Poupaud) apprenant qu'il n'a plus que trois mois à vivre.
-
LITTÉRATURE & PSYCHANALYSE
- Écrit par Jean BELLEMIN-NOEL
- 42 384 mots
« Fantasmer », est-ce autre chose qu'imaginer et rejouer des scénarios qui répètent certaines tragédies infantiles à la fois mal maîtrisées et indéfiniment fascinantes ? S'identifier, autrement dit se reconnaître sous les masques présentés par la fiction, voilà bien le mécanisme qui assure la jubilation inconsciente du lecteur. Ou plus exactement la jubilation inconsciente propre à ce mode de lire qui caractérise le « lisant », si l'on entend par ce mot chacun de nous lorsqu'il effectue une lecture narcissique de tel roman, avec lequel nous entretenons des liens fraternels ou quasi amoureux ; lorsqu'il s'engage en entier dans l'aventure d'une participation, d'une substitution de rôles ; lorsqu'il s'abandonne au divertissement dans une sorte de dessaisissement.