Jdanovienne
- Adjectif féminin singulier
Définition
- relative à l'homme politique soviétique Jdanov, responsable des affaires culturelles sous Staline
"jdanovienne" dans l'encyclopédie
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BRUTALISME, architecture
- Écrit par François CHASLIN
- 6 121 mots
- 1 média
Les architectes de l'avant-guerre, souvent communisants, tentaient de susciter un équivalent local du réalisme socialiste ; leur doctrine, qu'on a pu qualifier d'anglo-jdanovienne, marqua profondément la conception des premières villes nouvelles britanniques : elle prônait le recours à la tradition, à la brique et au toit à deux pentes, et le déploiement d'un paysagisme pittoresque susceptible de mettre en valeur le « génie du lieu ».
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EISENSTEIN SERGE MIKHAÏLOVITCH (1898-1948)
- Écrit par Bernard EISENSCHITZ
- 16 922 mots
- 1 média
Terminée après la guerre, lorsque s'affirme le durcissement du régime, avec les premiers signes de la campagne contre le cosmopolitisme et de la politique culturelle jdanovienne, la seconde partie (terminée en 1946) est interdite et ne pourra sortir qu'en 1958. Frappé d'une crise cardiaque, Eisenstein passe les deux dernières années de sa vie à déployer une énorme activité d'écriture.
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LYSSENKO (AFFAIRE)
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 18 770 mots
- 5 médias
Le lyssenkisme s'intègre dans l'offensive jdanovienne de reprise en main idéologique des intellectuels entamée en 1938 en U.R.S.S., relancée en 1947 et étendue à l'Occident après 1948. Cette reprise en main, déjà difficile en U.R.S.S., comme le souligne Sumpf, du fait des formes de liberté acquises pendant la guerre, se heurte à la structure même des partis communistes occidentaux, dont les adhérents intellectuels ont pour une bonne part été amenés au parti par antinazisme, plutôt que par conviction marxiste.
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SOCIALISTES ART DANS LES PAYS
- Écrit par Robert ABIRACHED, Louis MARCORELLES et Jean-Jacques NATTIEZ
- 69 311 mots
- 7 médias
La conception stalino-jdanovienne de l'art repose sur une observation sociologiquement juste : certains travaux de la psychologie expérimentale confirment que, spontanément, l'homme adulte préfère les œuvres « qui représentent quelque chose » aux œuvres abstraites. Mais, à la différence des révolutionnaires de 1917, les staliniens ne se proposent plus de changer les conditions dans lesquelles le public fait l'apprentissage de l'œuvre d'art ; ils recourent, par souci d'« efficacité » immédiate, à l'art légué par l'ancienne société de classes.
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RUSSIE (Arts et culture) La littérature
- Écrit par Michel AUCOUTURIER, Marie-Christine AUTANT-MATHIEU, Hélène HENRY, Hélène MÉLAT et Georges NIVAT
- 132 018 mots
- 7 médias
Sous l'étiquette de narodnost', qui amalgame les notions de « national » et de « populaire », la critique jdanovienne rétrécit encore les frontières d'une orthodoxie de plus en plus marquée par le traditionalisme esthétique et un nationalisme souvent teinté d'antisémitisme. Elle dénonce le débutant Victor Nékrassov (Nekrasov, 1911-1987) pour avoir, dans V okopah Stalingrada (Dans les tranchées de Stalingrad, 1946), peint la guerre sans emphase, sous son jour quotidien ; elle oblige Fadéïev à remanier son roman Molodaja gvardija (La Jeune Garde, 1945) de façon à accentuer le rôle du parti dans l'organisation de la résistance à l'occupant ; elle condamne sévèrement Vassili Grossman (1905-1964) pour avoir fait d'un physicien juif le personnage principal d'une fresque romanesque d'inspiration à la fois patriotique et « humaniste » centrée sur la bataille de Stalingrad (Za pravoe delo [Pour une juste cause, 1952]).