Juron
- Nom masculin singulier
Définition
- terme plus ou moins grossier utilisé pour jurer
"juron" dans l'encyclopédie
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CIORAN ÉMILE MICHEL (1911-1995)
- Écrit par Philippe DULAC
- 5 041 mots
Décapante, corrosive, maniant les figures logiques du paradoxe, du syllogisme ou de l'aporie que pour mieux exprimer l'absurdité, empruntant les ressources de la vocifération, du juron, de l'épitaphe et presque du borborygme, l'œuvre de Cioran ne s'érige que contre soi, l'humain et le monde. Se souvenant des écrits gnostiques qui disent la mauvaiseté substantielle du monde, elle s'organise comme une manière de contre-Évangile, comme un discours unanimement dévastateur qui prétend ne rien laisser réchapper.
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DRAME Drame moderne
- Écrit par Jean-Pierre SARRAZAC
- 33 311 mots
- 7 médias
La grandeur du théâtre de Beckett – dont chaque pièce est une sorte de Prométhée enchaîné inversé, où le personnage décide lui-même de son isolement, sans qu'aucun lien ni gardien le retienne, sans même que ce désert existe vraiment, et non pas pour braver les dieux au profit des hommes, mait tout au plus dans l'attente distraite d'un dernier râle, d'un ultime juron de leur part – tient peut-être à ce que chaque personnage, coupé des autres mais aussi de lui-même, à la fois trop identique à l'autre et trop différent de soi, se scinde, et selon l'expression même de Beckett, se « met en plusieurs », qui se contrarient et s'annulent mutuellement.
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RABELAIS FRANÇOIS (1483 env.-1553)
- Écrit par Françoise JOUKOVSKY
- 52 854 mots
- 2 médias
Le vocabulaire du sexe ou de l'excrément a valeur de juron allègre : c'est appliquer à chacun les noms les plus brefs de notre langue... Le Quart Livre s'achève dans un déluge verbal et fécal, et le noble lecteur en sort tout embrené. Hardiesse souveraine d'un homme qui ne s'en laisse pas imposer. L'œuvre de Rabelais est avant celle de Montaigne une salutaire école d'irrespect, et Diogène le cynique est une des grandes figures de cette comédie humaine.