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Kénose

  • Nom féminin singulier

Définition

  1. en théologie, fait que le Christ subit le dépouillement de sa forme divine

"kénose" dans l'encyclopédie

  • DIEU MORT DE

    • Écrit par Henry DUMÉRY
    • 1 901 mots

    Pratiquement, l'éthique chrétienne, la vie pour la justice, à la limite l'engagement révolutionnaire sont la réalité du Dieu vécu, incarné, du Dieu qui « se vide » dans l'immanence de l'histoire (thème de la kénose, du dépouillement), quand l'histoire devient un combat pour une société fraternelle. On retrouve l'intuition mosaïque et prophétique : Dieu est sans visage, sans image ; il n'est que le règne de la justice et de l'amour.

  • VATTIMO GIANNI (1936- )

    • Écrit par Francis WYBRANDS
    • 5 974 mots

    Pour un christianisme non religieux, 2004) et Il Futuro della religione (avec Richard Rorty, 2005 ; L'Avenir de la religion), l'auteur, opérant un retour tout à la fois personnel et méditatif sur le christianisme, essaie de redonner vie, par-delà leur sécularisation, au principe de charité et à la notion de « kénose » (abaissement de Dieu), témoignant par là même, et de façon assez paradoxale, voire déroutante, de la vitalité de la « pensée faible ».

  • SUSO (entre 1296 et 1302-1366)

    • Écrit par Maurice de GANDILLAC
    • 7 278 mots

    Témoin de l'évolution de la sensibilité religieuse au xive siècle, Seuse, tout en prêchant le total dépouillement, vit avec grande intensité l'expérience d'une « kénose » qui est un chemin de Croix. Dans un langage souvent apparenté à celui des poètes courtois, il chante un amour (Minne) qui est d'abord la douleur de l'absence. Il insiste sur l'image du Christ flagellé, couronné d'épines, et le monde est pour lui « une ville en ruines » où, même « sous des habits religieux », de vrais « animaux sauvages à forme humaine », qui « chassent Dieu de leur cœur », ne cessent ainsi de renouveler le mystère d'iniquité (Sagesse éternelle, I, 6).

  • RÉVÉLATION

    • Écrit par Bernard DUPUY
    • 20 531 mots

    La rédemption ne peut se réaliser que par une abnégation, par l'acte de « kénose » de Dieu dans l'humanité. Mais cette kénose n'a de sens qu'eu égard à une positivité, à une spécificité de la révélation par rapport à la raison humaine. La philosophie idéaliste, dans son ensemble et dans ses oppositions, ne fait que manifester que la révélation a toujours été pensée comme objet d'une onto-théologie.

  • ALIÉNATION

    • Écrit par Paul RICŒUR
    • 44 026 mots

     » Le thème christologique de l'abaissement, de l'anéantissement, de la « kénôse » – joint à celui de l'Incarnation (« le Verbe a été fait chair ») – a certainement facilité les fréquentes fusions entre la théologie chrétienne et la spéculation gnostique sur l'aliénation divine. Mais la spécificité de cette spéculation réside dans sa prétention à éliminer toute contingence, toute gratuité, toute générosité à l'origine radicale des choses, au profit d'une nécessité qui ferait de la genèse de toutes choses une sorte d'autorévélation de Dieu par le moyen de la scission ; à la limite, c'est l'absolu qui s'engendre et prend conscience de soi par le déchirement.

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