Machiavélien
- Nom masculin singulier
- Adjectif masculin singulier
Définition
Employé comme adjectif
- en histoire, relatif à Machiavel, conforme à sa pensée
- machiavélique
Synonyme
Employé comme nom
- personne, le plus souvent en politique, qui n'hésite pas sur les moyens à employer pour réaliser ses objectifs
"machiavélien" dans l'encyclopédie
-
MACHIAVEL (1469-1527)
- Écrit par Jean-François DUVERNOY
- 36 849 mots
- 1 média
L'une des premières caractéristiques de l'homme machiavélien concerne sa déréliction. L'irruption sans cause de la virtù dans le cours des événements historico-politiques interdit au théoricien qui pense selon Machiavel toute recherche du côté d'une anthropologie qui s'apparenterait à quelque « psychologie des profondeurs » de l'homme d'État. Le politique machiavélien est un homme de calcul extraverti qui ne s'interroge pas sur ses motivations et qui n'a jamais à répondre des conditions du désir.
-
KYD THOMAS (1558-1594)
- Écrit par Henri FLUCHÈRE
- 4 302 mots
Il crée la tragédie de la vengeance, avec les conventions et les accessoires qui vont servir à une multitude de dramaturges après lui : le vengeur noble de son fils assassiné (Hieronimo), qui périt au moment de sa vengeance ; le « villain », Lorenzo, qui est le premier « machiavélien » sur la scène (avant Aaron de Titus Andronicus, 1589-1592, et Le Juif de Malte de Marlowe, 1594) ; le fantôme d'Andrea qui crie vengeance précède celui de Hamlet (1601-1602) ; la « pièce dans la pièce » — la pièce montée à la cour par Hieronimo, pour assouvir sa vengeance sur le meurtrier de son fils, précède celle montée par Hamlet pour démasquer Claudius ; la lenteur même du cheminement de la vengeance qui détermine une multiplicité d'incidents ; la rhétorique superbe, enfin, qui, sans avoir le lyrisme ardent de Marlowe (dans Tamerlan, par exemple), usant de toutes les ressources du style tragique emprunté à Sénèque, laisse l'auditeur pantois.
-
CONSIDÉRATIONS POLITIQUES SUR LES COUPS D'ÉTAT, Gabriel Naudé Fiche de lecture
- Écrit par Christian BIET
- 4 285 mots
On a dit de Naudé, qu'il était un penseur cynique, un machiavélien, un apologète de la raison d'État dont il défendait sinon l'exercice, du moins l'efficacité pratique. Les plus récents travaux le concernant montrent qu'il n'en est rien, et qu'il invite plutôt son lecteur à regarder de loin et de haut, comme lui-même, le théâtre des princes, pour se saisir du savoir ainsi divulgué, profiter de ses techniques et se protéger de sa violence.
-
ABENSOUR MIGUEL (1939-2017)
- Écrit par Anne KUPIEC
- 4 932 mots
- 1 média
Marx et le moment machiavélien (1997). Cet ouvrage est une interrogation qui porte tant sur la dissonance entre démocratie et État que sur la résurgence du moment politique où l’action est présente. L’attention portée au moment politique éclaire l’importance qu’il accorde à la Révolution française, temps de renversement de l’Ancien Régime, mais aussi de fondation ; son attention se concentre sur les acteurs révolutionnaires et notamment sur Saint-Just (depuis son premier texte de 1966 jusqu’aux Œuvres complètes qu’il a coéditées en 2004).
-
OTHELLO, William Shakespeare Fiche de lecture
- Écrit par Line COTTEGNIES
- 7 311 mots
- 1 média
Un drame baroque Ultime variation sur l'oxymore, figure obsédante de la pièce, le suicide final d'Othello – dans le même moment justicier et coupable –, Vénitien turc ou Turc vénitien, rend paradoxalement au Maure la dimension héroïque qu'avaient passablement mise à mal les maléfices d'un Iago machiavélien et maître de l'illusion. Car Othello offre l'une des plus magistrales réflexions sur le théâtre de toute l'œuvre de Shakespeare, mais dans une perspective toute baroque.