Malignement
- Adverbe
Définition
- de façon maligne, rusée, astucieusement
"malignement" dans l'encyclopédie
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NOAILLES LOUIS ANTOINE DE (1651-1729)
- Écrit par Jean MESNARD
- 3 036 mots
La contradiction est malignement exploitée, tant par les Jésuites que par les Jansénistes. Bien disposé à l'égard de Port-Royal, il joue pourtant un rôle décisif dans la suppression du monastère, lorsque les religieuses refusent d'accepter la bulle Vineam Domini (1709). La bulle Unigenitus (1713), condamnant les Réflexions morales qu'il avait approuvées, le place dans une situation délicate vis-à-vis du roi et du pape.
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LA TRAVERSÉE DES FRONTIÈRES (J.-P. Vernant)
- Écrit par Pierre VIDAL-NAQUET
- 5 666 mots
Lucie et Raymond Aubrac ont subi de graves accusations, d'abord sous la plume d'un journaliste lyonnais, Gérard Chauvy, qui insinua malignement qu'ils n'étaient pas étrangers à l'arrestation, en juin 1943, de Jean Moulin, puis, sous une forme nettement plus feutrée, mais tout de même très inquiétante, dans une table ronde d'historiens publiée par Libération le 9 juillet 1997, où l'on suggérait, entre autres soupçons, que Lucie Aubrac avait pu, par imprudence, provoquer l'arrestation et la déportation sans retour de ses beaux-parents juifs.
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LAUTRÉAMONT ISIDORE DUCASSE dit COMTE DE (1846-1870)
- Écrit par Jean-Luc STEINMETZ
- 17 529 mots
L'activité de ce rhapsode bibliophage passe aussi par le plagiat (nombreux sont les emprunts qu'il fait à différents ouvrages, scientifiques notamment) qu'il a su élever au niveau d'un art en se réappropriant divers pans de textes – certains imprévisibles – pour les intégrer au sien avec un souci de l'effet littéraire tantôt admirable – et on se laisse prendre au jeu –, tantôt malignement dégrisant.
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HUSSERL EDMUND (1859-1938)
- Écrit par Gérard GRANEL
- 47 413 mots
- 1 média
Nous pouvons renâcler devant cet appel à la capacité de décision historiale, par exemple faire semblant de croire ici à un quelconque ethnocentrisme, nous tromper malignement sur l'idée d'Europe, nous inquiéter à grand bruit de l'usage du « vieux concept aristotélicien » d'entéléchie. Autant de façons de ne pas voir que « Ethnos » – le « peuple » ici invoqué – est seulement le peuple-de-l'-être, « Europe » l'imaginaire géographie de cette différence, « Télos » ce qui donne sa tenue à l'histoire non naturelle de l'être-homme comme histoire du « Monde », par rapport à quoi toutes les humanités d'autrefois et d'aujourd'hui (et en nous aussi bien, en particulier comme « bons Européens », soldats de la science et de la conscience) ne sont que les porteuses d'un destin éternel au jour le jour qui se meut par civilisations comme par troupeaux à l'intérieur du Monde, déposant sur les parois (ou les galeries) l'art le plus haut, élevant dans le grondement poétique qui signale toujours l'assemblement des hommes les paroles de la plus haute sagesse et celles du plus cruel amour, entretenant aussi des mœurs, des guerres, des industries, élevant enfin les machines du théorique vers le ciel, vers les corps, vers les âmes, et finalement et d'abord vers la pure ingéniosité de la combinaison mathématique.