Nominalisme
- Nom masculin singulier
Définition
- en philosophie, théorie selon laquelle le concept est un nom sans aucune réalité (terminisme)
Expressions autour de ce mot
- nominalisme monétaire : principe en vertu duquel une dette n'est pas soumise aux fluctuations monétaires
- nominalisme scientifique : doctrine scientifique selon laquelle la science a pour objet les énoncés relatifs aux choses et non les choses elles-mêmes
"nominalisme" dans l'encyclopédie
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NOMINALISME
- Écrit par Paul VIGNAUX
- 19 768 mots
Lorsqu'on envisage une « enquête sur le nominalisme » à travers l'histoire de la philosophie (comme le propose la thèse de Jean Largeault), on se trouve devant une diversité de doctrines entre lesquelles l'assimilation semble purement nominale. Pour faire face à cette difficulté dans les limites d'un court article, on a choisi au Moyen Âge un nominalisme typique : celui de Guillaume d'Ockham, au xive siècle, désigné à l'attention par l'importance croissante que lui donnent les études contemporaines.
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NOMINALISME, mathématique
- Écrit par Jean-Paul DELAHAYE
- 5 102 mots
Le nominalisme dans son sens traditionnel est le refus de considérer qu'il existe des entités abstraites (les universaux). Très brièvement : les entités abstraites aident l'esprit à se repérer dans le monde et permettent la communication entre les hommes, mais fondamentalement elles sont illusoires. Depuis Guillaume d'Ockham (1290 env.-env. 1349), les nombreux objets considérés en mathématiques et en logique (en particulier les ensembles finis et infinis) ont transformé le problème du nominalisme en mathématiques au point que, sans doute, l'utilisation récente qui a été faite de ce terme dans les discussions sur les fondements des mathématiques pourra apparaître comme déconnectée des usages déjà multiples de ce terme en philosophie.
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UNIVERSAUX, philosophie
- Écrit par Jean JOLIVET
- 4 553 mots
On voit que cette solution du problème est irréductible au nominalisme et au réalisme des xie et xiie siècles. De même, quand le nominalisme réapparaîtra au début du xive siècle avec Guillaume d'Ockham, ce sera sous un visage nouveau : critiquant comme réalistes les principales solutions proposées en son temps, niant qu'aucun universel soit « une substance existant hors de l'âme », Guillaume pose que « l'universel est une intention de l'âme (intentio animae [conception]) apte à être attribuée à un grand nombre de sujets », ou, réciproquement, qu'« une intention de l'âme est dite universelle parce qu'elle est un signe attribuable à plusieurs sujets » ; et les mots sont « subordonnés » à cette intention.
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CONCEPT
- Écrit par Jean LADRIÈRE
- 21 045 mots
Le nominalisme adopte une position diamétralement opposée : il ne reconnaît d'existence à aucune entité abstraite. Sous sa forme la plus extrême, il réduit les « universaux » au statut de simples noms et en fait donc des entités purement linguistiques. De façon positive, le nominalisme est un type de doctrine qui entend reconstruire entièrement l'ontologie en termes d'individus.
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LA STRUCTURE DE L'APPARENCE, Nelson Goodman Fiche de lecture
- Écrit par Jean-Pierre COMETTI
- 5 006 mots
Dans La Structure de l'apparence, Goodman reprend le projet carnapien en lui donnant un sens nouveau qui ouvre la voie à une philosophie résolument originale, marquée par un nominalisme rigoureux dont ce grand livre fournit les outils essentiels. De Fait, fiction et prédiction (1953) à Langages de l'art (1968), les autres ouvrages de Goodman, bien que ce lien n'apparaisse pas toujours clairement, y puisent leur inspiration première.