Objet-livre

"objet-livre" dans l'encyclopédie

• CRANE WALTER (1845-1915)

  • Écrit par Laura NOESSER
  • 6 405 mots
  • 1 média

  Aussi les livres que Crane illustre en noir et blanc, s'ils témoignent d'une maîtrise de la ligne (par exemple le frontispice des Household Stories de Grimm, 1882, ou, dans le même volume, la planche consacrée à Rapunzel, d'un lyrisme sophistiqué), sont-ils beaucoup moins attractifs que les petits toy-books où chaque élément, révélateur d'un savoir-faire, fait partie d'un tout : rien n'est gratuit dans cette élaboration de l'objet-livre qui attribue une fonction à la couverture, aux ornements de la page de garde, à la double page du milieu.

• MARTIN HENRI-JEAN (1924-2007)

  • Écrit par Jean-Dominique MELLOT
  • 6 591 mots

  Ce qui caractérise aussi sans doute l'école française d'histoire du livre qu'il inspire, c'est son ambition de ne jamais séparer hauteur de vue, recherche de synthèse, et sens du concret, attention à l'objet livre. Cela explique également que Henri-Jean Martin ne se soit jamais laissé enfermer dans une seule manière de faire de l'histoire. On peut dire qu'à travers son œuvre s'est en fait tracée, en plusieurs étapes, la voie ambitieuse d'une histoire « totale » du livre : en réconciliant d'abord le livre avec l'histoire économique, sociale et politique, en exhumant le monde des « producteurs » de livres, en explorant à travers le livre l'histoire des mentalités, en proposant pour l'étude du livre la grille d'interrogation devenue classique « production – diffusion – réception », en appelant à des synthèses telles que l'Histoire de l'édition française, ou le Dictionnaire encyclopédique du livre, qu'il a parrainé et magistralement préfacé (2002), en n'oubliant aucun aspect d'une histoire organisée autour de l'objet livre et en y intégrant en particulier la bibliographie matérielle, en offrant à travers Mise en page et mise en texte du livre manuscrit (1990) puis La Naissance du livre moderne (2000) une morphologie historique du livre, enfin en s'efforçant, depuis Histoire et pouvoirs de l'écrit, de replacer l'histoire du livre à travers les âges et les lieux dans la problématique plus vaste des systèmes médiatiques.

• PAREYSON LUIGI (1918-1991)

  • Écrit par Francis WYBRANDS
  • 3 683 mots

  La considérer une fois achevée, c'est manquer les processus de sa genèse et immanquablement la ramener à être un simple objet livré aux codes. Les œuvres sont des « organismes », des « personnes » ouvertes sur un « non-dit » toujours et encore à ouvrir ou découvrir. L'interprétation n'est pas seconde, elle est au cœur du processus créateur. Le spectateur d'une œuvre en est en quelque sorte le « co-auteur » en ce qu'il sait la maintenir vivante sous son attention.

• LE LIVRE DE PHOTOGRAPHIES : UNE HISTOIRE (M. Parr et G. Badger)

  • Écrit par Michel POIVERT
  • 5 202 mots

  Ces catalogues sont d'une facture que l'on retrouve dans Le Livre de photographies, soit une présentation mettant, par la reproduction de l'objet livre lui-même, l'accent sur la réalité physique de l'œuvre éditoriale, la saveur de ses impressions, la singularité de ses teintes et de sa typographie, le relief de son volume. L'ouvrage surclasse d'ailleurs toute autre entreprise par le degré de qualité atteint dans la reproduction des livres, l'impression avec un vernis sélectif leur donnant le caractère précieux que les auteurs souhaitaient probablement leur conférer.

• PLAGIAT

  • Écrit par Hélène MAUREL-INDART
  • 31 397 mots
  • 1 média

  L’objet livre garde, en effet, un statut d’exception sur le plan culturel. Notion clé du débat juridique sur la propriété intellectuelle, le plagiat s’inscrit dans le champ plus vaste d’une réflexion sur la nature absolue ou relative de l’originalité, aux confins des théories sur la création littéraire et artistique et des pratiques créatives. Par-delà toute considération esthétique, juridique ou morale, une question fondamentale demeure, celle de la possibilité d’interdire de dire le déjà-dit, de réprouver un acte énonciatif, de quelque nature qu’il soit.