Obnubiler
- Verbe à l'infinitif
Définition
- en médecine, obscurcir, altérer le jugement
"obnubiler" dans l'encyclopédie
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LA MÉMOIRE, L'HISTOIRE, L'OUBLI (P. Ricœur)
- Écrit par Jean GREISCH
- 5 439 mots
D'entrée de jeu s'impose la formule : « la mémoire heureuse », désignant une approche des phénomènes mémoriels qui refuse de se laisser obnubiler par les défaillances de la mémoire. Le deuxième temps de l'enquête concerne la mémoire exercée, ce qui entraîne une réflexion sur les us et les abus auxquels elle peut se prêter. À travers sa critique des antiques « arts de la mémoire », Ricœur lance aussi un avertissement à l'engouement contemporain pour la mémoire artificielle des ordinateurs.
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MARION JEAN-LUC (1946- )
- Écrit par Francis WYBRANDS
- 5 818 mots
La méthode heideggérienne de lecture de la tradition est ici poussée à ses limites : reconduit dans la métaphysique, Descartes ouvre des possibilités inouïes que la tradition qu'il inaugure aura tendance à obnubiler. Et c'est ici qu'intervient le travail proprement phénoménologique de Marion, qui livrera ses recherches en 1989 dans Réduction et donation.
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BENDA JULIEN (1867-1956)
- Écrit par ETIEMBLE
- 11 419 mots
Docile aux lois, qu'il accepte de subir, mais sans jamais leur permettre de mordre sur son esprit ou d'obnubiler son jugement, le clerc rend à César ce qui est à César, à savoir « sa vie, mais pas plus ». Quant à son droit de dire, quant à son devoir de publier sans fard ce qu'il a pensé librement, pour rien au monde il ne les aliénerait. Dussent en souffrir leurs patries respectives, les clercs se doivent et leur doivent la vérité ; temporel ou spirituel, chaque fois que le pouvoir y commettait une injustice, Montaigne, Montesquieu, Voltaire ou Zola n'élevaient-ils pas la voix pour condamner leur « patrie » ? Benda prit parti pour Dreyfus, les républicains espagnols, les Abyssins, le socialisme, mais sans jamais s'aveugler sur les crimes perpétrés au nom des causes les plus justes.
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ART (notions de base)
- Écrit par Philippe GRANAROLO
- 18 056 mots
Faire de soi une preuve d’art La réflexion philosophique sur l’art de ces trois derniers siècles ne s’est-elle pas laissé exagérément obnubiler par l’œuvre, oubliant l’artiste créateur ? Au spectateur qui contemple l’œuvre, l’essentiel échappe peut-être, l’artiste se créant lui-même. L’un des plus beaux textes – l’aphorisme 548 d’Aurore. Pensées sur les préjugés moraux (1881) – de Friedrich Nietzsche (1844-1900) exprime cette conviction que l’art est d’abord une autocréation, qui aboutira chez le philosophe à l’hypothèse du Surhumain : « Ce qu’il y a de plus beau se passe peut-être encore dans l’obscurité… Je veux dire le spectacle de la force qu’un génie applique non à des œuvres, mais à lui-même en tant qu’œuvre… Le grand homme reste toujours invisible, comme un astre trop lointain… Sa victoire sur la force reste sans témoin.
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VÉRITÉ
- Écrit par Robert BLANCHÉ et Antonia SOULEZ
- 58 707 mots
Cependant, l'accès à une histoire de la connaissance peut obnubiler une différence fondamentale plus propice à une réflexion critique vraiment positive que celle, bientôt recouverte, entre réalité et jugement. Il s'agit de la différence entre sens et vérité dont il a été question plus haut et que le sophiste a pour la première fois mise en lumière d'une façon dont Heidegger, en en tirant l'enseignement dans la direction d'Aristote, n'a peut-être pas mesuré toute la fécondité.