Réfutabilité

"réfutabilité" dans l'encyclopédie

• LAKATOS IMRE (1922-1974)

  • Écrit par Jacques BAIR
  • 7 574 mots
  • 1 média

   » En épistémologie, on peut retenir grosso modo que Lakatos reprit, en les affinant, des idées de son maître Popper ; celui-ci fut un adepte d’une science déductive et introduisit le critère de réfutabilité d’une théorie pour évaluer sa valeur scientifique. Pour Lakatos, au contraire, une attention particulière doit être accordée aux programmes de recherche qui concernent une théorie exempte de réfutabilité.

• CARNAP RUDOLF (1891-1970)

  • Écrit par Jan SEBESTIK
  • 11 200 mots

   Wittgenstein, on adopte le critère vérificationniste du sens, on ne peut pas rendre compte de l'universalité des lois scientifiques, car on ne peut jamais les vérifier complètement ; enfin, il faut, par conséquent, remplacer la vérifiabilité par la réfutabilité comme critère de démarcation entre science et non-science ; seul un système réfutable d'énoncés peut prétendre au statut de théorie scientifique.

• ERREUR

  • Écrit par Bertrand SAINT-SERNIN
  • 26 805 mots
  • 2 médias

  Bien des débats sur la mécanique quantique, depuis 1925, portent sur ce thème : est-il concevable que nous puissions nous faire une représentation scientifique, testable par expérience, d'une réalité qui serait indépendante des interventions expérimentales auxquelles nous procédons pour la décrire ? Si l'on répond par la négative, comme beaucoup de physiciens le font, les termes de « vérité » et d'« erreur » ne doivent pas s'entendre en un sens absolu, mais relativement à des procédures de validation externe, ou, comme les nomme Karl Popper, de « réfutabilité ».

• ÉLECTIONS Sociologie électorale

  • Écrit par Patrick LEHINGUE
  • 29 764 mots
  • 2 médias

  Le principe de générosité qui doit inspirer la lecture de textes datés commande pourtant que l'on retienne de ces premières recherches trois apports, non dépassés ceux-là : la recherche de régularités dans les comportements électoraux et de « lois probabilistes » permettant de les expliciter ; un travail empirique considérable autorisant leur réfutabilité ou leur approfondissement (« allongement du questionnaire ») ; enfin, des prémisses de sociologie dans la volonté, parfois abrupte dans sa formulation (« une personne pense politiquement comme elle est socialement »), de réencastrer des attitudes trop généreusement qualifiées de politiques, dans les réseaux sociaux qui les informent et les structurent.

• CONSPIRATIONNISME

  • Écrit par Emmanuel TAÏEB
  • 35 396 mots
  • 2 médias

  Relevant de l’affirmation et de la croyance, le discours complotiste n’autorise pas sa réfutabilité et même renverse la charge de la preuve : c’est aux incrédules de prouver qu’il n’y a pas de complot à l’œuvre et d’expliquer pourquoi le doute scientifique serait plus légitime que le doute ordinaire sur le cours des choses. En outre, l’établissement de causalités obéissant à une même grille explicative complotiste offre un monde aux mouvements prévisibles et prédictibles, et permet donc son appréhension immédiate sans recourir aux intermédiaires qui font profession de l’analyser (universitaires, journalistes, politiques, commentateurs).