Repoussoir
- Nom masculin singulier
Définition
- outil qui sert à repousser
- au figuré, chose ou personne qui en fait valoir une autre par contraste
- familièrement, personne laide
"repoussoir" dans l'encyclopédie
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VERMEER ou VAN DER MEER JAN (1628-1691)
- Écrit par Françoise HEILBRUN
- 1 954 mots
Si le parti général, avec notamment un angle au premier plan placé dans l'ombre où se détachent quelques silhouettes servant de repoussoir, rappelle bien Ruisdael, l'esprit en est tout différent : l'absence de mise en scène et la relative pauvreté du coloris (limité au jaune, au brun et au bleu-vert) marqueraient plutôt un retour à la peinture réaliste des années vingt, aux vues de dunes de Pieter Molyn et de Van Goyen.
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PLATERESQUE ART
- Écrit par Marcel DURLIAT
- 2 230 mots
On doit voir dans le style plateresque une manière d'art national espagnol, dont l'originalité apparaît avec une particulière netteté par rapport à l'Escorial, qui lui sert en quelque sorte de repoussoir. La dénomination, qui semble impliquer une référence à l'orfèvrerie (platería), ne doit pas faire illusion, car le style plateresque n'a rien emprunté à l'art du métal : il combine avec une très grande liberté des éléments décoratifs d'origine très diverse, puisqu'on y décèle aussi bien une tradition gothique que des emprunts à la Renaissance italienne, sans compter les influences mudéjares plus ou moins puissantes ; le tout traité avec une fougue et un brio souvent synonymes d'exubérance.
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MÉSOPOTAMIE Vue d'ensemble
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 3 196 mots
- 1 média
Chacune pour leur propre compte, Jérusalem et Athènes vont ainsi faire de Babylone un repoussoir, symbole du péché contre Dieu ou de l'ignorance de la Raison, demeure de l'archaïsme, de l'exotisme et du surnaturel démoniaque. On peut aujourd'hui avancer sans trop d'erreur que la constitution de ces pieux discours sur l'« Empire du mal » visait aussi et peut-être surtout à occulter la dette que ces deux cultures avaient accumulé à l'égard de l'Orient si proche et si voisin, l'antique Mésopotamie.
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MANUEL, Épictète Fiche de lecture
- Écrit par François TRÉMOLIÈRES
- 3 465 mots
Il sert de repoussoir à Pascal dans son apologétique (vers 1650) alors que le jésuite Matteo Ricci, presque à la même époque, s'en sert comme propédeutique à la christianisation des lettrés chinois... Shaftesbury s'en inspire dans ses Exercices, Leopardi le traduit pour son usage, et Nietzsche semble s'en souvenir dans sa doctrine de l'amor fati. Une conception essentiellement pratique de la philosophie Le titre orignal du Manuel est Encheiridion, mot qui signifie aussi, en grec, le « poignard », c'est-à-dire, comme l'expliquera Simplicius au vie siècle dans son Commentaire, un livre qu'il est nécessaire pour « ceux qui veulent bien vivre » d'avoir « toujours sous la main », comme le poignard du soldat « doit toujours être sous la main de ceux qui s'en servent ».
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SCALIGER JULES CÉSAR (1484-1558)
- Écrit par Jean-Yves POUILLOUX
- 3 624 mots
Cet in-folio de 364 pages, composite et encombré de tout l'appareil scolastique, comprend deux parties, l'une descriptive sinon dogmatique, placée sous l'invocation d'Aristote, l'autre critique, placée sous le patronage de Virgile ; il s'en dégage tout un corps de doctrine qui rassemble beaucoup des points essentiels de ce qui sera l'esthétique classique : autorité souveraine d'Aristote, d'un Aristote souvent mal compris et faussé (on a pu parler, à propos de l'instauration de cet impérialisme, d'un « coup d'État dans la république des lettres ») ; fin morale assignée à la création littéraire ; primat accordé à l'art sur le génie ; imitation de la nature, ou plutôt d'une « seconde nature », d'une nature transposée, choisie, épurée, d'un modèle idéal auquel tout doit être rapporté, et — paradoxe apparent et conséquence logique — imitation des Anciens, puisqu'ils ont su donner de cette nature une image définitive et atteindre ce point de perfection qui existe en toutes choses ; imitation surtout des Latins et plus particulièrement de Virgile, dont Scaliger fait son dieu — Homère servant de repoussoir et de victime expiatoire à cette apothéose ; possibilité de retrouver la même perfection grâce à la raison et à l'imitation ; soumission à la vraisemblance ; stricte distinction et hiérarchie des genres ; obligation de respecter des règles, en particulier dans la poésie dramatique, les unités (même si, chez Scaliger, l'unité de lieu n'apparaît encore que sous la forme d'une limitation des déplacements des personnages, corollaire de l'unité de temps).