Sabda
- Nom masculin singulier
Définition
- (mot sanscrit : parole autorisée, verbe) mot de la grammaire indienne, moyen de jugement
"sabda" dans l'encyclopédie
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BHARTṚHARI (VIe s.?)
- Écrit par Jean VARENNE
- 2 040 mots
Elles débouchent sur la doctrine du śabdabrahman, où l'absolu (brahman) se manifeste en tant que Verbe (śabda, « son »). En fait, l'assertion du Chinois Yijing pourrait indiquer que Bhartṛhari fut effectivement un philosophe (peut-être converti au bouddhisme) qui exposa son éthique sous la forme des trois cents poèmes sur les mille facettes de la vie.
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OṂ
- Écrit par Jean VARENNE
- 4 730 mots
Origine sonore du monde (verbe créateur), oṁ est en même temps sa plénitude essentielle : lorsque la durée du cycle cosmique sera révolue, l'univers phénoménal se résorbera en un « point d'énergie sonore », à savoir le phonème oṁ, qui, de ce fait, mérite le nom du Verbe éternel ; ensuite, après une période d'équilibre, un autre univers se déploiera à partir du même son (en sanskrit, nāda ou śabda), qui n'est autre que le brahman (l'absolu, l'essence) lui-même.
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LOGIQUE INDIENNE
- Écrit par Kuno LORENZ
- 36 122 mots
On n'aura donc pas lieu d'être surpris en constatant qu'une grave querelle entre la Mīmāṁsā et le Nyāya a fait rage pendant presque toute la durée du premier millénaire de l'ère chrétienne, et porte sur la nature des relations entre le mot (śabda) et l'objet (artha). D'un côté, les mīmāṁsakas, qui ont voulu se servir de la philosophie du langage pour édifier une épistémologie, plaident pour une théorie phýsei (« par nature ») : comme le śabda – et on pourrait dire ici « le verbe », parce qu'ils désignent par śabda, au premier chef, les Vedas transmis par voie orale – est éternel (nitya), les mots renvoient par nature aux objets correspondants, c'est-à-dire par une sorte d'énergie inhérente (śakti).
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TELUGU ou TELOUGOU
- Écrit par François GROS
- 13 472 mots
Au pionnier Nannaya est prêté un traité grammatical en sanskrit, l'Āndhra śabda cintāmaṇi (en fait, il date environ du xviie siècle) ; Tiḳkana sert d'idéal à la première grammaire telugu par Kētana (xiiie s.), l'Āndhra bhāṣā bhūṣaṇamu. L'adaptation du Mahābhārata fut complétée au xive siècle par Errāpragada, auteur d'un Harivaṁsá et du Nṛsimha purāṇam qui confirme sa maîtrise dans le genre des prabandha.
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INDE (Arts et culture) Les doctrines philosophiques et religieuses
- Écrit par Jean FILLIOZAT
- 91 627 mots
- 3 médias
La connaissance valide a lieu par cinq moyens de jugement (pramāṇa) : la perception directe (pratyakṣa), l'inférence (anumāna), la comparaison assimilatrice (upamāna), la parole autorisée (śabda) et la présomption (arthāpatti). Kumārila ajoute un sixième moyen de jugement : la constatation d'absence (abhāva). La Mīmāṃsā ne fait intervenir un Être suprême personnel que dans des traités tardifs.