Satire
- Nom féminin singulier
Définition
- ouvrage, souvent en vers, où sont tournés en ridicule les travers ou les vices des contemporains, d'un individu ou d'un groupe
- critique railleuse
"satire" dans l'encyclopédie
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SATIRE
- Écrit par Roger ZUBER
- 14 801 mots
- 1 média
Il ne s'agira dans cet article que de la satire littéraire. Or, même littéraire, la satire est une des formes les plus difficiles à cerner. Où la tragédie et la comédie, voire le roman, offrent l'appui, même incertain, d'une formule consacrée, et semblent occuper un domaine délimité, la satire menace de s'insinuer partout, au théâtre, dans la prose et dans l'épopée, comme à travers les strophes lyriques les plus diverses.
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SATIRE MÉNIPPÉE
- Écrit par François TRÉMOLIÈRES
- 3 747 mots
C'est là qu'apparaît le plus clairement l'esprit de l'ouvrage, qui retourne ensuite à la satire, avec la description de tableaux allégoriques dans l'escalier de la salle (pendant à la description des Pièces de tapisserie au début du livre), des épigrammes, un épilogue. Quant à l'auteur du Deuxième Avis, on aura compris qu'il s'agissait d'une fiction : la Satire Ménippée est le type même de l'œuvre collective, d'ailleurs hétérogène, inégale.
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PERSE (34-62)
- Écrit par Élizabeth BINE
- 2 822 mots
La première satire, littéraire, se présente sous la forme d'un dialogue entre Perse, qui combat la poésie d'amateurs, et un interlocuteur anonyme, partisan de la poésie à la mode et peu favorable à la satire. Perse y fustige sarcastiquement les ridicules des gens de lettres. Les cinq autres satires sont morales et condamnent les prières malhonnêtes, les offrandes fastueuses aux dieux (satire II), la paresse et le manque d'énergie (satire III), la facilité à se bien juger soi-même mais à juger impitoyablement son prochain (satire IV).
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BUTLER SAMUEL (1612-1680)
- Écrit par Pascal AQUIEN
- 3 475 mots
La forme héroï-comique est particulièrement bien adaptée aux intentions de Butler : la satire de l'épopée n'est pas que satire d'un genre ; elle permet aussi, à la suite de Cervantès et de Scarron, de ridiculiser à bon compte idéaux et conventions, sources d'erreur. Le ton de Butler est sans cesse corrosif, mêlant l'ironie, la farce, le burlesque, la caricature et la parodie des discours de ceux (puritains, hommes politiques ou hommes de science) qu'il entend stigmatiser.
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GRABBE CHRISTIAN DIETRICH (1801-1836)
- Écrit par Marie-Claude DESHAYES
- 2 514 mots
Pièce étonnante et chaotique, où le tragique et le cocasse s'entremêlent dans une satire impitoyable qui dénonce la corruption des gens en place, la vanité des nobles et la médiocrité générale. Les deux héros, si proches, se détruisent mutuellement en s'affrontant. Anachroniques, ils sont, par leur démesure, voués à la solitude et à la chute tragique ; mais Grabbe aime leur grandeur insolite : « Pourquoi être un homme, sinon pour aspirer au surhumain ? » Dans la comédie Plaisanterie, satire, ironie et signification plus profonde (Scherz, Satire, Ironie und tiefere Bedeutung, 1822), Grabbe se met en scène aux côtés d'un baron, d'un maître d'école de village, du Diable et de l'empereur Néron.