Schillérien
- Nom masculin singulier
- Adjectif masculin singulier
Définition
Employé comme adjectif
- relatif à Friedrich von Schiller, poète et dramaturge allemand
Employé comme nom
- personne qui partage l'esthétique, les idées de Schiller
"schillérien" dans l'encyclopédie
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BÜCHNER GEORG (1813-1837)
- Écrit par Philippe IVERNEL
- 12 659 mots
- 1 média
Büchner tourne en dérision l'idéalisme schillérien et bouleverse la dramaturgie classique. Le tragique, rongé par l'irruption du matérialisme, y côtoie le grotesque, la rhétorique se vide, cède la place à la logomachie de la terreur et au mutisme des instincts. Cependant, ce théâtre cruel n'est pas étranger à l'histoire. À l'heure où celle-ci stagne dans les petites principautés allemandes, le dramaturge allemand la provoque, en déploie le spectacle, un spectacle partagé entre l'ennui et la violence.
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TOURGUÉNIEV IVAN SERGUEÏEVITCH (1818-1883)
- Écrit par Michel CADOT
- 12 621 mots
- 2 médias
Le « platonisme » de Tourgueniev Nourri dans sa jeunesse d'idéalisme hégélien, Tourguéniev a vécu l'avènement du positivisme et le passage du romantisme schillérien aux actions terroristes, dont l'assassinat d'Alexandre II (1881) marqua le point culminant. Libéral des années quarante, il resta hostile à la violence, et son idéalisme continua d'inspirer la plupart de ses personnages « positifs », notamment les figures féminines.
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POUCHKINE ALEXANDRE SERGUEÏEVITCH (1799-1837)
- Écrit par Michel AUCOUTURIER
- 18 503 mots
- 1 média
Fidèle à son personnage « byronien », Oniéguine tue en duel son meilleur ami, le poète « schillérien » Lenski, et repousse avec une indulgence affectée la naïve déclaration d'amour de Tatiana. Quelques années plus tard, il retrouve en celle-ci la reine éblouissante et inaccessible des salons de la capitale, mariée sans amour, mais résolue à rester fidèle : écrite en 1830, cette conclusion, qui sanctionne l'échec sentimental et la défaite morale d'Oniéguine, trahit chez Pouchkine la victoire d'une esthétique et d'une morale réalistes incarnées par Tatiana.
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DRAME Drame romantique
- Écrit par Anne UBERSFELD
- 25 286 mots
- 5 médias
La violence des conflits, le dédain de la structure classique, l'importance décisive de l'histoire, le sentiment national, autant de traits marquants du drame schillérien (Wallenstein, 1799 ; Marie Stuart, 1800 ; Guillaume Tell, 1804). Ce qui a frappé les contemporains, c'est aussi l'importance de la passion chez Schiller, son caractère de force positive et ses vertus critiques : le sentiment amoureux est une pierre de touche qui permet de juger et de combattre une société perverse (Les Brigands, Don Carlos, 1783-1787, Intrigue et amour, 1784) en mettant en lumière leurs fausses valeurs.
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SUBLIME
- Écrit par Philippe LACOUE-LABARTHE
- 33 853 mots
- 3 médias
(Il faut noter que Freud, lorsqu'il entreprend, dans un petit texte réputé énigmatique en ce qu'il ne contient nulle référence à la doctrine psychanalytique de résoudre le mystère du Moïse de Michel-Ange, en fait rien d'autre que d'appliquer le concept schillérien de dignité : Moïse n'est pas saisi par Michel-Ange au moment où, cédant à la colère que lui inspire la scène idolâtre du Veau d'or, il va s'élancer et briser les Tables ; il est au contraire montré dans l'instant où, se ressaisissant, il dompte sa colère, retenant les Tables sous son bras et manifestant ainsi le triomphe de l'esprit sur la pulsion).