Tenir-pour-vrai
- Nom masculin singulier
Définition
- en philosophie et en religion, principe fondateur de la croyance
"tenir-pour-vrai" dans l'encyclopédie
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CROYANCE
- Écrit par Paul RICŒUR
- 65 942 mots
Bref, l'énigme de la croyance, c'est celle du tenir-pour-vrai. En quoi consiste cette énigme ? La croyance ne pose pas seulement un problème de degré : du doute à la certitude. Elle pose un problème de valeur qui tient à son rapport ambigu à la vérité. Tenir pour vrai, n'est-ce pas prendre pour vrai ce qui, peut-être, paraît vrai, mais n'est pas vrai ? Cette interrogation se reflète dans les évaluations contradictoires qui s'attachent au mot croyance.
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NORME SOCIALE
- Écrit par Pierre DEMEULENAERE
- 7 386 mots
D'abord, les normes portant sur ce qu'il convient de tenir pour vrai (par exemple les critères de scientificité). Un deuxième groupe de normes porte sur la répartition des actions légitimes dans une société donnée ; cela va des considérations très générales déterminant le statut des individus (Déclaration des droits de l'homme) jusqu'au détail des réglementations particulières régissant telle ou telle situation (par exemple une profession), et prescrivant un comportement aux acteurs.
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ATHÉISME
- Écrit par Edmond ORTIGUES
- 16 835 mots
Du point de vue psychologique, l'action de tenir pour vrai peut se manifester diversement, par des conduites ou des déclarations. Logiquement, il y a deux façons (au moins) de nier une croyance : « ne pas croire » ou « croire que ne ... pas ». En outre, la phrase « Je crois en Dieu » est l'expression d'une confiance globale qui, pour ne pas rester une simple effusion, doit inclure un « Je crois que Dieu existe ».
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DIEU Problématique philosophique
- Écrit par Jacques COLETTE
- 31 226 mots
« Ce n'est jamais qu'au point de vue pratique qu'un tenir-pour-vrai théoriquement insuffisant peut être appelé croyance. » Concevoir l'idée de Dieu et croire en lui sont deux propositions identiques, dira l'Opus postumum, qui cite plus d'une fois le verset ci-dessus mentionné des Actes des Apôtres. Si c'est dans l'idée de Dieu que nous sommes, c'est en tant que poussés par la connaissance de nos devoirs comme commandements divins.
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PATRISTIQUE
- Écrit par Pierre HADOT
- 48 398 mots
» Cette définition fait écho au célèbre principe de Vincent de Lérins, en matière dogmatique : tenir pour vrai ce qui a été cru partout, toujours et par tous. L'unanimité des Pères n'est que l'expression de l'unanimité de l'Église, unanimité qui est intimement liée à l'infaillibilité de l'Église et à son inspiration par l'Esprit saint. Les critères proposés par Vincent de Lérins seront repris au début du vie siècle dans le Decretum gelasianum de libris recipiendis et non recipiendis, et surtout au xvie siècle, dans l'ouvrage capital de Melchior Cano, Sur les lieux théologiques (Salamanque, 1563), qui énoncera les thèses suivantes : dans l'exégèse de l'Écriture, l'interprétation unanime de tous les Pères anciens fournit un argument très certain ; leur sens est le sens de l'Esprit saint ; tous les Pères, quand ils sont unanimes, ne peuvent errer dans les dogmes de la foi.