Tiret
- Nom masculin singulier
Définition
- en typographie, petit trait qui sert à marquer la coupure d'un mot ou, il est alors légèrement plus long, à encadrer et à séparer du contexte un mot ou une proposition, il sert également à marquer une nouvelle réplique dans un dialogue
"tiret" dans l'encyclopédie
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AÏGUI GUENNADI (1934-2006)
- Écrit par Hélène MÉLAT
- 4 483 mots
Guennadi Aïgui aménage l'espace – le corps – du poème, s'affranchit de la ponctuation et de la syntaxe traditionnelles, utilise le tiret et l'italique à son gré, pour faire jaillir le(s) sens. Les nombreuses parenthèses sont le signe d'une pensée ramifiée à l'infini. Il libère le vers de la rime, du mètre syllabo-tonique, comme de toute régularité : ses vers courts, elliptiques, s'effritent pour se rapprocher du silence, que le poète perçoit de plus en plus au fil du temps comme un univers fécond (ce qu'il évoque dans l'ensemble de pensées fragmentaires La-Poésie-comme-Silence, 1994) auquel il parvient par l'épuration du matériau, à l'instar d'un Malevitch en peinture : ainsi dans le poème composé d'un seul « a » dans le recueil Le Cahier de Véronique (1984), dédié aux six premiers mois de sa fille, qui condense en une seule lettre toutes les émotions du poète-père.
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SUR LA ROUTE, Jack Kerouac Fiche de lecture
- Écrit par Michel FABRE
- 4 885 mots
- 1 média
Enfin, pour exprimer des sensations proprement personnelles, le « barde du be-bop » expérimente une forme qui rend au récit la « spontanéité » du jazz, par l'explosion de la phrase et la seule ponctuation du tiret, de manière à isoler les moments respiratoires « comme les musiciens reprennent leur souffle après de longues phrases ». Il faut souffler, comme on souffle dans une trompette, sans s'arrêter sur les mots : « Ne pas chercher le mot juste, mais un entassement enfantin de constructions verbales scatologiques.
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DIVAGATIONS, Stéphane Mallarmé Fiche de lecture
- Écrit par Patrick BESNIER
- 5 662 mots
- 1 média
L'œil d'abord est troublé : la prose tend à un éclatement en paragraphes souvent brefs, évoquant le verset et séparés par d'énigmatiques blancs, avec recours à une ponctuation neuve : le tiret tend à remplacer le point. Un rythme s'impose, impliquant une pensée nouvelle, qui exige à son tour une appellation nouvelle : « une forme, peut-être, en sort, actuelle, permettant, à ce qui fut longtemps le poème en prose et notre recherche, d'aboutir, en tant, si l'on joint mieux les mots, que poème critique ».
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SCHMIDT ARNO (1914-1979)
- Écrit par Lionel RICHARD
- 6 109 mots
Typographiquement, le point, le tiret, les crochets, les parenthèses, les guillemets s'entremêlent. L'orthographe elle-même est parfois fautive, tant elle se veut fidèle aux incertitudes de l'esprit. Arno Schmidt souhaitait que ses œuvres fussent, pour les lecteurs, une invitation à penser. Afin de saisir les références qui les parsèment, elles réclament souvent des encyclopédies à portée de main.
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TSVETAÏEVA ou TSVETAEVA MARINA IVANOVNA (1892-1941)
- Écrit par Ève MALLERET
- 15 176 mots
Mal vivre – qu'importe où,Où m'avilir, moi, ours polaire Sans sa banquise, je m'en fous !(Le Mal du pays) Là encore, proche de Maïakovski par le bouleversement de la syntaxe et des rythmes traditionnels, par la violence de l'invective, Tsvetaïeva s'en distingue en conservant la strophe ; celle-ci est maintenue, mais dynamitée de l'intérieur par l'emploi d'enjambements systématiques et du tiret.