Voix-off
- Nom féminin invariant en nombre
Définition
- en cinéma, voix intervenant en dehors de la présence du personnage qui parle
"voix-off" dans l'encyclopédie
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VOIX OFF, cinéma
- Écrit par Jean-Louis COMOLLI
- 2 545 mots
- 2 médias
Si la voix off donne le ton d'ensemble à certains films (c'est le cas pour Le Journal d'un curé de campagne de Bresson, 1950, comme pour Le Fleuve de Renoir, 1951), elle excelle à susciter le contrepoint. Ainsi dans Senso de Visconti (1954), alors qu'au début du film les décors, la couleur, l'environnement sonore plongent le spectateur dans l'ambiance somptueuse mais assez extérieure de l'opéra, l'intervention de la voix off, en le situant dans la conscience de l'héroïne, lui confère la dimension de l'intériorité.
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L'ARCHE RUSSE (A. Sokourov)
- Écrit par Michel ESTÈVE
- 5 639 mots
L'écran, gris, n'est animé par aucune image, tandis qu'une voix off murmure : « J'ouvre les yeux et je ne vois rien... », avant d'évoquer une impression de peur ressentie par des personnes qui s'enfuient, sans qu'elles puissent être aperçues à l'image. Sans transition, le premier plan, en couleur cette fois, fait apparaître des hommes et des femmes en tenue de soirée : « D'après ces costumes, observe la voix off, nous sommes au xixe siècle.
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THE TREE OF LIFE (T. Malick)
- Écrit par Michel ESTÈVE
- 6 082 mots
Comme dans La Ligne rouge, Terrence Malick joue sur la polyphonie de voix off (celles de la mère, de Jack enfant et de Jack adulte) qu'il unit aux dialogues, aux bruits de l'univers quotidien, à ceux de la nature et au silence (qui emplit plusieurs séquences importantes). Le récit est ainsi sous-tendu par une dialectique du silence et de la musique.
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LA LIGNE ROUGE (T. Malick)
- Écrit par Michel ESTÈVE
- 5 562 mots
« La guerre n'anoblit pas l'homme, affirme l'une des voix off, elle transforme les hommes en chiens. » Après leur conquête du village, sans doute pour venger leurs camarades morts au combat, les Américains vont tuer les ennemis qui se sont rendus. À un Japonais assis sur le sol jaune, le regard implorant la clémence, un soldat dit sèchement : « Les vautours qui tournent dans le ciel vont venir te dépecer la peau.
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SOKOUROV ALEXANDRE (1951- )
- Écrit par Michel ESTÈVE
- 6 265 mots
- 1 média
L'esthétique de Sokourov, comme celle de Bresson, accorde autant d'importance au son (bruits naturels, fragments musicaux, voix off du cinéaste) qu'à l'image et fait appel à la peinture. Inspiré par Le Moine au bord de la mer de Caspar David Friedrich, le récit de Mère et fils, marqué par une composition non pas réaliste mais picturale des plans, se déroule comme une « peinture en mouvement ».