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ATHÈNES (JEUX OLYMPIQUES D') [1896] Chronologie

6 avril

La veille, jour de Pâques – heureux hasard du calendrier – pour les orthodoxes comme pour les catholiques, la statue de Georgios Averoff, érigée en l'honneur du généreux mécène à l'entrée du stade Panathénaïque, a été inaugurée sous une pluie battante en présence de la famille royale.

Ce jour, à 15 h 15, la famille royale – en tête le roi Georges Ier en habit de général d'infanterie et la reine Olga tout de blanc vêtue – fait son entrée sur le stade. Accueillis par le prince Constantin et le Conseil des ministres, ils prennent place sur des sièges de marbre recouverts de velours rouge. Les ministres et les ecclésiastiques, dont le père Henri Didon, se trouvent à leur droite ; à leur gauche sont installés Pierre de Coubertin, les membres du C.I.O. et les représentants des délégations étrangères. Le prince Constantin prononce un bref discours et s'adresse au roi ; celui-ci se lève et, d'une voix forte, déclare : « Je proclame l'ouverture des premiers jeux Olympiques internationaux d'Athènes. » Au centre de l'arène où ont été placées deux statues d'Hermès découvertes dans les fouilles du stade antique, l'orchestre – deux cent cinquante chanteurs et musiciens – joue l'Hymne olympique, cantate de Spyridon Samaras, sur des paroles du poète Costis Palamas. À la demande de la foule, conquise par la musique à la fois douce et martiale, émue par les paroles évoquant l'esprit antique, et du roi, l'hymne est bissé. La cérémonie d'ouverture s'achève, Coubertin semble heureux, les compétitions sportives peuvent commencer.

Au son du clairon, les épreuves d'athlétisme débutent par les séries du 100 mètres (deux concurrents par série sont qualifiés pour la finale). Francis Lane (États-Unis) gagne la première série, en 12 s 1/5, devant le Hongrois Szokolyi (12 s 3/4) ; ses compatriotes Thomas Curtis (12 s 1/5) et Thomas Burke (12 s) s'adjugent les deux autres. Le roi Varazdat d'Arménie, pugiliste, dernier olympionike en l'an 396, a enfin un successeur : le premier champion olympique de l'ère moderne est un étudiant américain de Harvard, James Brendan Connolly ; celui-ci, venu contre le gré de ses professeurs, est arrivé la veille seulement car il avait confondu les dates des calendriers julien et grégorien, ce qui ne l'empêche pas de remporter le triple bond (13,71 m), devant Alexandre Tuffère (12,70 m), un Français qui vit à Athènes, et le Grec Ioannis Persakis (12,52 m). L'Australien Edwin Flack (2 min 10 s) et le Français Albin Lermusiaux (2 min 16 s 3/5) gagnent les séries du 800 mètres. Le public connaît une cruelle déception : alors que le Grec Panagiotis Paraskevopoulos mène le concours de lancer du disque – spécialité hellène s'il en est –, Robert Garrett (États-Unis), de l'université Princeton, qui vient de découvrir la discipline, lance l'engin à 29,15 m à son dernier essai ; les Grecs Paraskevopoulos (28,95 m) et Versis (28,78 m) sont battus. La journée se termine par les séries du 400 mètres, dominées par les Américains Herbert Jamison (56 s 4/5) et Thomas Burke (58 s 2/5).

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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