1905 3e Tour de France
La course
Le Tour avait failli mourir, selon Henri Desgrange lui-même, en 1904. Mais de son succès... Pourtant, le « patron » du Tour n'entendait nullement renoncer à son épreuve. Il convenait néanmoins d'y apporter de sérieuses modifications.
La formule va être en fait totalement bouleversée. Le classement ne s'effectue plus au temps, mais par addition de points selon les dispositions suivantes : tant que l'intervalle entre deux concurrents n'est pas supérieur à 6 minutes, chaque coureur ne comptera qu'un point de plus que celui qui le précède ; chaque nouvelle fraction de 5 minutes pénalise d'un point supplémentaire ; le concurrent qui comptera le plus petit nombre de points à l'arrivée sera déclaré vainqueur. Le nombre d'étapes passe de six à onze. Elles sont plus courtes, pour éviter les parcours de nuit, sujets à toutes sortes de tricheries (la plus longue, la quatrième étape, Grenoble-Toulon, fait 348 km). Enfin, un nouvel élément, qui, au fil des années, va forger la légende des « Géants de la route », apparaît : la montagne ; les coureurs graviront notamment le ballon d'Alsace et, dans les Alpes, la côte de Laffrey et le col Bayard. De plus, les ententes entre concurrents représentant une même marque de cycles ne sont plus strictement interdites.
Les coureurs équipés par la marque Peugeot, notamment les Français Louis Trousselier (vainqueur de cinq étapes) et Hippolyte Aucouturier (qui en remporte trois) dominent l'épreuve. La première étape (Paris-Nancy, 340 km), gagnée par Louis Trousselier, est néanmoins marquée par des crevaisons suspectes. Dès la deuxième étape (Nancy-Besançon, 299 km), le ballon d'Alsace est au programme. Si le Français Henri Cornet multiplie les attaques lors de l'ascension, son compatriote René Pottier passe en tête au sommet ; il reste néanmoins 83 kilomètres pour rallier l'arrivée ; Pottier est rejoint par Hippolyte Aucouturier, qui le dépasse et s'impose. Pottier est cependant le nouveau leader. Mais, souffrant, il doit abandonner lors de la troisième étape (Besançon-Grenoble, 327 km), remportée par Trousselier, qui prend la tête du classement général. Trousselier gagne la cinquième étape (Toulon-Nîmes, 192 km), qui voit la défaillance d'Aucouturier. Dès lors, son succès dans ce Tour de France n'est plus contesté.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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