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1910 8e Tour de France

La course

Cherchant à donner toujours plus de grandeur à « son » Tour de France, Henri Desgrange presse ses collaborateurs de lui proposer des innovations. Néanmoins, il considère dans un premier temps comme pure folie l'idée d'Alphonse Steinès : faire franchir les Pyrénées aux coureurs. Il va pourtant se rallier à cette proposition. Durant la dixième étape (Luchon-Bayonne, 326 km), les concurrents devront gravir les chemins caillouteux et tortueux des cols de Peyresourde (1 545 m), d'Aspin (1 497 m), du Tourmalet (2 122 m) et d'Aubisque (1 918 m) !

Les coureurs « groupés » sont répartis en trois formations. Alcyon présente la « phalange » la plus solide, mais Le Globe (les Français Henri Cornet et Charles Crupelandt...) et surtout Legnano (les Français Petit-Breton, de retour, Émile Georget, Jean-Baptiste Dortignacq, les Italiens Pierino Albini, Ernest Azzini...) ont également constitué des équipes de qualité.

Le Luxembourgeois François Faber remporte trois étapes et est leader du classement général avant les Pyrénées (33 points, devant son coéquipier de chez Alcyon, le Français Octave Lapize, 48 points). Entre Perpignan et Luchon (neuvième étape, 289 km), les concurrents font connaissance avec les premiers cols pyrénéens (Portet, Port, Portet-d'Aspet) : Octave Lapize s'impose, devant Émile Georget (à 18 minutes) et François Faber.

Le 21 juillet, à 3 h 30, dans la nuit, les coureurs s'élancent de Luchon pour la terrible étape aux quatre cols redoutables. Octave Lapize passe en tête au sommet de Peyresourde et d'Aspin ; il gravit le Tourmalet en compagnie de son compatriote et coéquipier Gustave Garrigou ; Lapize passe en tête au sommet, mais il a dû effectuer les 500 derniers mètres à pied, son vélo sur l'épaule. Il s'impose à Bayonne, devant Pierino Albini, qui l'a rejoint dans la plaine, et Faber, à 10 minutes. Ce dernier demeure le leader du classement général (36 points, devant Lapize, 46 points). Mais, à l'issue de la treizième étape (Nantes-Brest, 321 km), remportée par Gustave Garrigou, Octave Lapize (troisième) s'empare de la place de leader, avec 1 point d'avance sur Faber. Le Tour se joue finalement lors de la quatorzième étape (Brest-Caen, 424 km) : Faber attaque ; son avance culmine à 1 h 55 min ; victime d'une crevaison, il est rejoint par Lapize, après 200 kilomètres de lutte ; Lapize attaque à son tour, aidé de Garrigou ; Faber est distancé, Lapize remporte l'étape ; Faber concède 40 minutes.

François Faber tentera vainement de déclencher quelques offensives lors de la dernière étape, finalement gagnée par l'Italien Ernest Azzini. Octave Lapize remporte le Tour de France.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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