1911 9e Tour de France
La course
Une nouvelle difficulté au programme du Tour de France : le col du Galibier (2 556 m d'altitude, 33 km d'ascension, une pente moyenne de 7 p. 100), que les coureurs graviront lors de la cinquième étape (Chamonix-Grenoble, 366 km). La marque de cycles La Française fait son retour sur l'épreuve et s'est assurée les services de coureurs de qualité : les Français Émile Georget, Paul Duboc et Charles Crupelandt, notamment. Mais l'équipe Alcyon (les Français Octave Lapize et Gustave Garrigou, le Luxembourgeois François Faber...) semble en mesure de poursuivre sa domination sur le Tour de France.
Gustave Garrigou remporte la première étape (Paris-Dunkerque, 351 km). Dans la troisième étape (Longwy-Belfort, 331 km), Octave Lapize, victime d'une défaillance dans le ballon d'Alsace, est contraint à l'abandon, Émile Georget, qui a percuté un motard, se trouve retardé, alors que François Faber, qui est passé en tête au sommet du col vosgien, s'impose. Lors de la redoutée cinquième étape, Émile Georget et Paul Duboc se présentent ensemble à Saint-Jean-de-Maurienne, au pied du Galibier. Georget passe en tête au sommet et remporte l'étape, devant Duboc, alors que Garrigou, troisième, demeure un solide leader (13 points, contre 23 pour Faber, deuxième, et 27 pour Duboc, troisième).
Paul Duboc remporte les huitième (Marseille-Perpignan, 335 km) et neuvième (Perpignan-Luchon, 289 km) étapes, et constitue une réelle menace pour Garrigou, qui ne compte plus que 10 points d'avance au classement général (27 contre 37). Au cours de la dixième étape (Luchon-Bayonne, 326 km), Duboc attaque à nouveau et franchit le Tourmalet avec 10 minutes d'avance sur Garrigou ; soudain, dans l'Aubisque, il est pris de vomissements. Le Français Maurice Brocco s'impose à Bayonne, devant Garrigou, alors que Duboc se présente en vingt et unième position, avec un retard de quatre heures. Il a perdu le Tour (Garrigou compte désormais 28 points, lui 54). Duboc a avalé le contenu d'un bidon tendu par un inconnu au contrôle d'Argelès, et les responsables de la formation La Française sont convaincus que leur coureur a été volontairement empoisonné. Le mystère demeure. Paul Duboc gagnera encore deux étapes, mais son handicap était trop important.
Deuxième en 1907 et en 1909, troisième en 1910, quatrième en 1908, Gustave Garrigou connaît enfin la joie de remporter le Tour de France.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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