1923 17e Tour de France
La course
Sous la pression des constructeurs de cycles, Henri Desgrange accepte que le Tour se déroule « officiellement » selon la formule des équipes de marque. Mais le règlement demeure ambigu, puisque, si les machines endommagées peuvent recevoir des pièces de rechange, l'entraide entre coureurs d'une même formation demeure interdite. Pour favoriser les offensives, Desgrange a également décidé que le vainqueur de chaque étape bénéficiera d'une bonification de 2 minutes. Peugeot présente une belle équipe : les Belges Firmin Lambot et Philippe Thys, les Français Jean Alavoine, Romain Bellenger... De son côté, Automoto s'est assuré les services des Français Francis et Henri Pélissier, qui sont notamment accompagnés de leur compatriote Honoré Barthélemy, des Belges Hector Heusghem et Lucien Buysse, et d'un débutant, l'Italien Ottavio Bottecchia.
Ottavio Bottecchia remporte la deuxième étape (Le Havre-Cherbourg, 371 km) et endosse le maillot jaune. Dans la troisième étape (Cherbourg-Brest, 405 km), Henri Pélissier, qui s'impose, et son frère Francis distancent tous leurs concurrents. Le Français Jean Alavoine remporte la sixième étape (Bayonne-Luchon, 326 km), alors que Bottecchia retrouve un maillot jaune qu'il avait cédé au Français Romain Bellenger ; il compte, au classement général, 22 minutes d'avance sur ce dernier comme sur Henri Pélissier.
Henri Pélissier passe à l'offensive dans les Alpes. Lors de la dixième étape (Nice-Briançon, 275 km), il distance Bottecchia dans le col d'Allos, passe seul en tête au sommet de l'Izoard, où Bottecchia accuse un retard de 40 minutes, s'impose et endosse le maillot jaune.
Henri Pélissier gagne encore la onzième étape (Briançon-Genève, 260 km), devant son frère Francis, et quitte les Alpes avec un avantage d'une demi-heure sur Bottecchia. La remontée vers Paris est saluée par un nombreux public, tout acquis à la gloire des Pélissier. La popularité des frères Pélissier et du Tour de France, qu'un Français n'avait plus remporté depuis 1912, se trouve à son zénith.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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