1933 27e Tour de France
La course
Le Tour de France connaît un succès grandissant. La formule des équipes nationales a définitivement fait ses preuves, et les victoires des Français, qui ont gagné les trois dernières éditions, provoquent un engouement sans précédent du public. Pour la première fois, la gendarmerie escorte le peloton afin de garantir la sécurité. La Grande Boucle pérennise la bonne santé de L'Auto, dont le tirage dépasse régulièrement les 800 000 exemplaires.
Le Tour se dispute cette année dans le sens des aiguilles d'une montre. Les coureurs franchiront donc les Alpes avant les Pyrénées. Au sein de l'équipe de France, s'il ne règne pas un climat de franche camaraderie, chacun sait néanmoins, le plus souvent, se mettre au service d'un coéquipier qui occupe une meilleure position que lui.
Le Français Maurice Archambaud remporte la première étape (Paris-Lille, 262 km), dont le départ a été donné par Joséphine Baker. Il conservera le maillot jaune jusqu'aux Alpes, bien que l'Italien Learco Guerra gagne les sixième (Évian - Aix-les-Bains, 207 km) et septième (Aix-les-Bains - Grenoble, 229 km) étapes. Puis le Français Georges Speicher, parfois en difficulté dans les ascensions, mais remarquable descendeur, s'adjuge les huitième (Grenoble-Gap, 102 km) et neuvième (Gap-Digne, 227 km) étapes, Archambaud connaissant une défaillance et cédant son maillot jaune au Belge Georges Lemaire.
Maurice Archambaud, qui s'est repris, remporte la onzième étape (Nice-Cannes, 128 km) et reconquiert le maillot jaune. Mais, dès la douzième étape (Cannes-Marseille, 208 km), souffrant de la chaleur, il se trouve de nouveau en difficulté. Ses coéquipiers Georges Speicher, Antonin Magne et Roger Lapébie prennent néanmoins place dans une échappée. Speicher remporte l'étape et revêt à son tour le maillot jaune. Au cours de la dix-huitième étape (Tarbes-Pau, 185 km), Speicher se trouve un moment en difficulté : l'Espagnol Vicente Trueba passe en tête au sommet du Tourmalet, puis en haut de l'Aubisque, devant les Italiens Learco Guerra et Giuseppe Martano (à 1 min 25 s), alors que Speicher accuse un retard de 3 min 55 s ; mais le Français comble son handicap dans la descente, et se classe deuxième de l'étape, derrière Learco Guerra.
Dès lors, le Tour est joué. Le rapide Belge Jean Aerts a beau remporter encore trois étapes (il s'en adjugera six au total), Georges Speicher gagne le Tour de France. Le grand prix de la montagne, institué cette année, est remporté par l'Espagnol Vicente Trueba.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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