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1934 28e Tour de France

La course

Pour ce vingt-huitième Tour de France, le système de bonification aux arrivées est modifié : 1 min 30 s pour le vainqueur de chaque étape, 45 s pour le deuxième ; afin de favoriser les grimpeurs, le coureur passant en tête au sommet d'un col se voit octroyer une bonification égale à son avance sur le deuxième, – mais de 2 minutes au maximum. Ainsi, le Français René Vietto s'attribuera 18 min 39 s de bonification grâce à ses qualités dans la montagne. Par ailleurs, toujours pour mettre en valeur les grimpeurs, le grand prix de la montagne est doté de 10 000 francs par les sociétés Martini-Rossi et Rustines.

L'équipe de France domine largement ce Tour. Elle remporte vingt des vingt-quatre étapes (Roger Lapébie en gagne cinq), et cinq de ses coureurs figurent dans les douze premiers du classement général final.

Le Français Georges Speicher gagne la première étape (Paris-Lille, 262 km). Son coéquipier René Le Grevès remporte la deuxième (Lille-Charleville, 192 km), et un autre Français, Antonin Magne, revêt le maillot jaune. Jusqu'aux Alpes, les victoires françaises se succèdent.

La septième étape (Aix-les-Bains - Grenoble, 229 km) est gagnée par René Vietto, qui se montre souverain dans le Galibier. Il s'adjuge aussi la neuvième étape (Gap-Digne, 227 km), en démarrant dans le col de Vars, puis la onzième (Nice-Cannes, 126 km, par les cols de la Turbie, de Braus et de Castillon). Mais Vietto ayant concédé un retard important en raison d'une crevaison dès la première étape, Antonin Magne conserve le maillot jaune. Son adversaire le plus dangereux reste l'Italien Giuseppe Martano, deuxième à 2 min 5 s.

La seizième étape (Ax-les-Thermes - Luchon, 165 km) appartient à la légende du Tour. La veille déjà, Antonin Magne avait été victime d'un incident mécanique, et René Vietto s'était porté à son secours. Dans la descente du Portet-d'Aspet, Antonin Magne brise une roue. Mais Vietto est à l'avant, et les autres Français se trouvent loin derrière. Un motocycliste avertit Vietto, qui fait demi-tour pour offrir son vélo à Magne. Vietto attendra longtemps avant d'être dépanné. Les sanglots de ce jeune coureur de vingt ans vont émouvoir la France.

Néanmoins, Antonin Magne méritait bien son succès et il va le prouver. Le lendemain, entre Luchon et Tarbes (dix-septième étape, 91 km), il attaque dans le col de Peyresourde, augmente l'allure dans le col d'Aspin, et s'impose en devançant son rival direct, Giuseppe Martano, de 13 minutes. Cette édition est marquée par une innovation, qui prendra une importance considérable au fil des ans : le « contre la montre individuel » ; en l'occurrence, les coureurs se mesurent entre La Roche-sur-Yon et Nantes (83 km), sur le second tronçon de la vingt et unième étape ; Antonin Magne gagne encore.

Antonin Magne remporte le Tour de France pour la seconde fois, alors que le public du Parc des Princes accorde également ses acclamations à René Vietto, finalement cinquième à 59 min 2 s.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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