1936 30e Tour de France
La course
Le public avait déjà l'habitude de se presser au bord des routes pour applaudir le peloton. En cette année 1936, le gouvernement de Front populaire vient d'instituer les congés payés. Le Tour va ainsi connaître un succès sans précédent, des dizaines de milliers de travailleurs en vacances affluant au passage des « Géants de la route ».
Une absence marquera le Tour, dès le deuxième jour de course : à Charleville, Henri Desgrange, malade, doit quitter les coureurs et passer les rênes de l'épreuve à son plus proche collaborateur, Jacques Goddet, rédacteur en chef de L'Auto.
Le Français Maurice Archambaud porte le maillot jaune avant les Alpes, malgré une chute lors de la sixième étape (Évian - Aix-les-Bains, 212 km). Entre Grenoble et Briançon (huitième étape, 194 km, que va remporter le touriste-routier français Jean-Marie Goasmat), Archambaud faiblit dans le Galibier et concède 7 min 56 s au groupe des favoris, dont le Français Antonin Magne et le Belge Sylvère Maes.
Lors de la seizième étape (Luchon-Pau, 194 km), on s'attend à une attaque d'Antonin Magne. Au contraire, les Belges Sylvère Maes et Félicien Vervaecke passent à l'offensive dans le Tourmalet et forcent l'allure dans l'Aubisque ; Vervaecke est retardé par une crevaison, Sylvère Maes effectue seul les 40 derniers kilomètres ; il s'impose et distance Antonin Magne (neuvième) de 18 min 4 s. L'avance de Maes sur Magne se monte désormais à 26 min 13 s. Le Tour est joué.
Sylvère Maes succède au palmarès à Romain Maes (les deux Belges n'ont aucun lien de parenté). Du côté de l'équipe de France, on se console avec les six succès d'étape de René Le Grevès.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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