1947 34e Tour de France
La course
Les stigmates de la guerre s'estompent peu à peu. Signe de renouveau : le Tour de France peut reprendre. Mais quels en seront les protagonistes ? Les Italiens Gino Bartali et Fausto Coppi s'abstiennent. L'occasion semble venue pour René Vietto, le grand malchanceux des années d'avant guerre, d'inscrire son nom au palmarès de la Grande Boucle.
Dès la deuxième étape (Lille-Bruxelles, 182 km), sur les pavés du Nord, un terrain inhabituel pour lui, René Vietto déclenche une offensive : à Bruxelles, il s'impose et revêt le maillot jaune. Après un intérim de l'Italien Aldo Ronconi, le « Roi René » reprend son bien en remportant la neuvième étape (Briançon-Digne, 217 km).
Dans les Pyrénées, entre Luchon et Pau (quinzième étape, 195 km), Jean Robic, accompagné un moment de l'Italien Pierre Brambilla, se porte à l'attaque dès les premières pentes du col de Peyresourde : après 190 kilomètres d'échappée, il rallie l'arrivée 10 minutes avant tous ses concurrents. René Vietto demeure néanmoins un solide leader. Malheureusement, il est victime d'une défaillance lors de l'étape contre la montre Vannes-Saint-Brieuc (dix-neuvième étape, 139 km) ; il a une nouvelle fois perdu le Tour, et la victoire ne semble pas devoir échapper à Pierre Brambilla, le nouveau leader.
Mais l'ultime étape, entre Caen et Paris, va bouleverser la donne. À la sortie de Rouen, dans la côte de Bon-Secours, Robic attaque ; le Français Édouard Fachleitner le rejoint ; Brambilla semble un moment capable de revenir, mais retombe dans le peloton. Neuf hommes se sont échappés, qui ne seront pas rejoints. Jean Robic endosse pour la première fois le maillot jaune. Une seule fois, mais la bonne : il remporte le Tour de France.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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