Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

1952 39e Tour de France

La course

Des absents de marque au départ de ce trente-neuvième Tour de France : les deux derniers vainqueurs, les Suisses Ferdi Kubler et Hugo Koblet, ainsi que le Français Louison Bobet. Mais une présence inédite dans le peloton, dont l'importance va grandir au fil des années : celle de la télévision. Placée sous l'autorité de Pierre Sabbagh, une équipe filme la course ; dès le lendemain, un résumé de l'étape, préparé et commenté par Georges de Caunes, est proposé lors du journal de la mi-journée de la R.T.F.

Durant la première semaine de course, l'équipe de France s'acharne à défendre le maillot jaune de Nello Lauredi (qui s'en est emparé au terme de la troisième étape, Le Mans-Rouen, 189 km), au grand dam de Raphaël Geminiani, le « Grand Fusil », qui estime qu'il s'agit-là d'une inutile dépense d'énergie. Le peloton aborde la montagne à l'occasion de la dixième étape (Lausanne - L'Alpe-d'Huez, 266 km) : pour la première fois, les coureurs sont invités à gravir les pentes de L'Alpe-d'Huez, dont les célèbres lacets deviendront plus tard un des hauts lieux de la Grande Boucle. L'Italien Fausto Coppi s'impose au sommet, devant le Français Jean Robic et le Belge Constant Ockers, et revêt le maillot jaune. La onzième étape, entre Bourg-d'Oisans et Sestrières, propose un menu copieux (Croix-de Fer, Télégraphe, Galibier, Montgenèvre et montée finale vers Sestrières, 182 km). Coppi porte son attaque à une dizaine de kilomètres du sommet du Galibier et s'en va seul : le deuxième, l'Espagnol Bernardo Ruiz, concède plus de 7 minutes à l'arrivée. Le campionissimo vient de réaliser l'un de ses plus beaux exploits, et le Tour est joué. Les organisateurs en ont conscience, au point qu'ils doublent le montant de la somme attribuée au deuxième du classement général !

Jean Robic, brillant dans le Ventoux, s'impose en Avignon (quatorzième étape), Raphaël Geminiani à Bagnères-de-Bigorre (dix-septième étape), Coppi à Pau (dix-huitième étape).

Le campionissimo réussit une ultime performance de choix lors de la vingt et unième étape (Limoges-le Puy de Dôme, 245 km) : dans la montée du Puy de Dôme, il accélère, rejoint les rescapés d'une échappée, les passe « tel un bolide ou plutôt une sorte de Martien monté sur un vélo » (Raphaël Geminiani) et s'impose. Cette année-là, Coppi était imbattable. Il réalise son second doublé Giro-Tour de France.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification