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1958 9e Championnat du monde de formule 1

Temps forts

En cette année qui voit la création de la Coupe des constructeurs – un Championnat du monde des constructeurs qui ne connaîtra jamais le prestige du Championnat des pilotes –, Vanwall, avec les Britanniques Stirling Moss et Tony Brooks, affiche de réelles prétentions. Ferrari, dont la nouvelle monoplace est équipé d'un moteur V6, semble néanmoins un concurrent sérieux : les Britanniques Mike Hawthorn et Peter Collins défendent ses couleurs. Quant à l'Argentin Juan Manuel Fangio, il ne paraît guère motivé. La puissance des monoplaces a été réduite (270 chevaux) et les changements de voiture, s'ils ne sont pas interdits, n'ont plus d'utilité, puisqu'un pilote ralliant l'arrivée grâce à cette manœuvre ne se voit plus crédité du moindre point en ce qui concerne le classement du Championnat du monde.

Au départ de la première course de la saison, le Grand Prix d'Argentine, le 19 janvier à Buenos Aires, la quasi-totalité des écuries britanniques sont absentes : seule Cooper-Climax aligne une monoplace, confiée pour l'occasion à Stirling Moss, qui s'impose, devant deux Ferrari et cinq Maserati. Le 18 mai, le Français Maurice Trintignant, également sur Cooper-Climax, remporte le Grand Prix de Monaco pour la seconde fois. Les Vanwall (Moss, Brooks) prennent le relais. Si Ferrari réagit, les circonstances n'incitent pas à la joie : le 6 juillet, Mike Hawthorn remporte à Reims le Grand Prix de l'Automobile-Club de France, mais son coéquipier italien Luigi Musso a trouvé la mort ; le 19 juillet à Silverstone, Peter Collins gagne le Grand Prix de Grande-Bretagne, mais il se tue le 3 août sur le circuit du Nürburgring. Entre-temps, le 25 juillet, Juan Manuel Fangio – qui avait été victime, le 26 février à La Havane, d'un enlèvement par des hommes de Fidel Castro désireux d'attirer l'attention du monde sur leur Mouvement du 26-Juillet – a officiellement annoncé sa retraite sportive.

Stirling Moss semble en mesure de devenir enfin champion du monde. Le 24 août, il remporte à Porto le Grand Prix du Portugal devant Mike Hawthorn ; ce dernier, victime d'un tête-à-queue près de l'arrivée, a calé et a dû rouler durant quelques mètres en sens inverse pour repartir ; en vertu du règlement, il est disqualifié ; Stirling Moss, chevaleresque, intervient auprès des commissaires pour leur demander de lever la sanction ; ceux-ci se rangent aux arguments de Moss, et Hawthorn récupère 7 points (6 pour sa deuxième place, 1 car il a réalisé le meilleur tour). Stirling Moss vient, sans encore le savoir, de perdre le titre mondial à la suite de son intervention, tout en consolidant définitivement son image de gentleman des circuits.

Le 19 octobre se dispute à Casablanca le Grand Prix du Maroc : Hawthorn occupe la tête du classement ; pour être couronné, Stirling Moss doit s'imposer et réaliser le meilleur tour. Mais il ne faut pas que, dans le même temps, Mike Hawthorn prenne la deuxième place. Moss remplit son contrat, Hawthorn également. Stirling Moss a certes remporté quatre courses, contre une seule pour Mike Hawthorn, mais ce dernier, très régulier (cinq places de deuxième assorties de trois meilleurs tours en course), succède à Juan Manuel Fangio au palmarès, avec une marge infime (1 point). La Coupe des constructeurs constitue une maigre consolation pour Vanwall.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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