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1961 48e Tour de France

La course

Jacques Anquetil revient sur le Tour. Il a dicté ses conditions à Marcel Bidot, le sélectionneur des Tricolores : il sera le leader unique de l'équipe de France ; elles sont acceptées, même par Henry Anglade. La première étape est divisée en deux tronçons : le Landais André Darrigade remporte le premier (Rouen-Versailles, 136,5 km) ; Jacques Anquetil, le second (un circuit de 28,5 km contre la montre autour de Versailles) ; au soir de la première étape, il porte déjà le maillot jaune.

Dès lors, les Tricolores verrouillent la course : toute échappée est contrôlée. Quand le Luxembourgeois Charly Gaul passe à l'attaque dans la Chartreuse (neuvième étape, Saint-Étienne - Grenoble, 230 km), il ne peut creuser un écart important, comme il avait réussi à le faire en 1958 : il ne reprend que 2 min 30 s à Anquetil. Le peloton est résigné.

La grande étape pyrénéenne (dix-septième étape, Luchon-Pau, 197 km, par les cols de Peyresourde, d'Aspin, du Tourmalet et d'Aubisque) est escamotée, personne n'osant attaquer Jacques Anquetil, ce qui provoque la colère du directeur du Tour, Jacques Goddet, qui titre ce soir-là l'éditorial qui livre chaque jour à L'Équipe « Les Nains de la route ». Jacques Anquetil s'impose encore dans le dernier contre la montre (dix-neuvième étape, Bergerac-Périgueux, 74,5 km). Il remporte la Grande Boucle après avoir porté le maillot jaune du premier au dernier jour.

Cette terne édition a une conséquence importante : Jacques Goddet cède aux pressions des groupes sportifs, qui, depuis 1956, réclamaient l'abandon de la formule des équipes nationales ; ce sera chose faite en 1962.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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