Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

1962 49e Tour de France

La course

L'impact économique du Tour de France sur le sport cycliste ne cesse de grandir. Les groupes sportifs, qui investissent toute l'année pour faire vivre une formation, s'agacent de voir le maillot à leurs couleurs disparaître du peloton lors de la Grande Boucle, les coureurs étant réunis au sein d'équipes nationales. Leur virulence s'exacerbe et, le 3 octobre 1961, les organisateurs du Tour se voient contraints de céder à leurs pressions : pour l'édition de 1962, les coureurs disputeront l'épreuve au sein de leurs groupes sportifs habituels, la formule des équipes nationales étant abandonnée.

Au départ de Nancy, le Français Jacques Anquetil porte donc le maillot de la formation Saint-Raphaël - Helyett - Hutchinson, tout comme son compatriote Jean Stablinski et l'Allemand Rudi Altig ; les Italiens Gastone Nencini et Ercole Baldini se trouvent réunis au sein de l'équipe Ignis ; le Luxembourgeois Charly Gaul est accompagné, dans la formation Gazzola-Fiorelli-Hutchinson, par huit Italiens ; le Français Raymond Poulidor court sous les couleurs de l'équipe Mercier-B.P. ; l'Espagnol Federico Bahamontes est le leader de la formation Margnat-Paloma ; tous les coureurs de l'équipe Faema-Flandria sont au service du Belge Rik Van Looy ; etc.

Le début du tour est décousu. Rik Van Looy attaque sans cesse. Si ses efforts restent vains, ils condamnent Raymond Poulidor, qui s'est présenté au départ avec la main gauche brisée, et perd un temps précieux (3 minutes dès la première étape). Jacques Anquetil maîtrise parfaitement la situation : ses équipiers sont délégués pour occuper le haut du classement (Rudi Altig porte le maillot jaune durant quatre journées ; un autre coureur de la formation Saint-Raphaël, le Néerlandais Albertus Geldermans, pendant deux jours).

Vainqueur du second tronçon de la huitième étape (Luçon-la Rochelle, 43 km contre la montre), Jacques Anquetil a défini sa tactique : contrôler les grimpeurs dans les Pyrénées puis dans les Alpes, porter l'estocade lors du dernier contre la montre (vingtième étape, Bourgoin-Lyon, 68 km). Raymond Poulidor s'illustre dans la Chartreuse en remportant la dix-neuvième étape (Briançon - Aix-les-Bains, 204,5 km), mais il aura été le seul à oser attaquer Jacques Anquetil. Au matin de l'étape Bourgoin-Lyon, le Belge Joseph Planckaert porte encore le maillot jaune. Jacques Anquetil est exact au rendez-vous qu'il s'était fixé : en 68 kilomètres, à 43,597 km/h de moyenne, il distance Ercole Baldini de 2 min 59 s, Raymond Poulidor de 5 min 1 s, Joseph Planckaert de 5 min 19 s. Il remporte son troisième Tour de France.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification