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1962 7e Coupe du monde de football

Qui aurait pensé qu'un petit pays comme le Chili se verrait un jour confier l'organisation d'une Coupe du monde ? C'est pourtant le cas, grâce au pouvoir de persuasion et au travail de Carlos Dittborn, qui ne verra pas la réalisation de son rêve, car il disparaît quatre semaines avant le début du tournoi, le 30 mai. Six pays latino-américains, dont bien sûr le Chili et le Brésil, et dix nations européennes sont là au terme de qualifications qui ont mis aux prises cinquante-cinq pays ; la Suisse, toujours capable de se surpasser quand il s'agit de cette compétition, a éliminé la Suède et la Belgique ; la France, qui tenait sa qualification à deux minutes de la fin de son match retour, le 12 novembre 1961 à Sofia, a encaissé un but douteux sur un coup franc discuté, le tout validé par un arbitre tchécoslovaque M. Fencl (qui disparaîtra des listes internationales à la suite de cette rencontre) ; le 14 décembre, à Milan, lors du match d'appui, l'arrière central et capitaine lyonnais André Lerond détourne dans les filets de Pierre Bernard un tir de Yakimov à la quarante-septième minute, et ce nouveau résultat 1 but à 0 envoie les Bulgares dans l'hémisphère Sud, alors que la France reste à la maison.

Selon les mêmes principes qu'en 1958, mais avec en outre l'intervention du goal-average pour départager les ex aequo, quatre groupes de quatre désigneront chacun leurs deux meilleurs pour les quarts de finale. À Arica, tout au nord du Chili, c'est l'U.R.S.S. qui s'impose, non sans difficulté, contre la Yougoslavie (2-0), la Colombie (4-4), l'Uruguay très malchanceux (2-1), que la Yougoslavie, second qualifié de ce groupe 1, avec Sekularac, Skoblar, Galic, a battu également (3-1), avant de dominer 5 buts à 0 la Colombie. Dans le groupe 2, à Santiago, après des matchs très violents contre l'Italie (0-0), la Suisse (fracture du péroné de Norbert Eschmann, 2-1), le Chili (2-0), l'Allemagne, emmenée par son avant-centre Uwe Seeler, et le Chili (qui bat la Suisse 3-1, après avoir joué et gagné 2-0 le 2 juin contre l'Italie un match disputé dans un climat rendu détestable par le comportement des supporters locaux) passent le cap. Pour le groupe 3, à Viña del Mar, le Brésil émerge certes, mais non sans souffrances : 3 buts à 0 contre le Mexique (avec un but de Pelé dribblant quatre adversaires) ; 0 à 0 face à la Tchécoslovaquie – mais une déchirure à l'aine de Pelé le contraindra à renoncer à la suite de la compétition ; 2 buts (d'Amarildo) à 1 contre l'Espagne, après avoir peiné jusqu'à la dernière demi-heure ; le gardien tchécoslovaque Wilhelm Schroiff a découragé les Espagnols, y compris Puskas naturalisé, Suarez et Gento, et le nul obtenu contre le Brésil a suffi à la Tchécoslovaquie pour se qualifier. À Rancagua, enfin, dans le groupe 4, une nouvelle Hongrie emmenée par Florian Albert bat l'Angleterre (2-0), écrase la Bulgarie (6-1), concède le nul à l'Argentine (0-0) ; quant à l'Angleterre, sa victoire 3 buts à 1 contre l'Argentine lui permet de participer au tour suivant, même si elle ne marque pas contre la Bulgarie (0-0).

Les quarts de finale sont serrés. Yougoslavie-Allemagne : 1 but à 0 ; Chili-U.R.S.S. : 2 buts à 1 ; Tchécoslovaquie-Hongrie : 1 but à 0 ; quant au Brésil, il doit à Garrincha, l'ailier droit de Botafogo aux jambes torses et au dribble exceptionnel de vaincre l'Angleterre : 3 buts à 1.

À Viña del Mar, il y a seulement cinq mille huit cent quatre-vingt-dix personnes sur les gradins pour voir les surprenants Tchécoslovaques, avec Schroiff aussi souverain que contre la Hongrie, battre dans les dix dernières minutes les Yougoslaves (3-1) ; encore ces spectateurs vivent-ils le match l'oreille rivée à leur transistor car, à Santiago, dans l'autre demi-finale, le Chili[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

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