1963 50e Tour de France
La course
La domination du Français Jacques Anquetil lors des deux éditions précédentes semble avoir quelque peu lassé le public. Les organisateurs ont donc décidé de proposer un parcours censé lui être moins favorable : la distance des étapes disputées contre la montre est réduite (79 km, contre 111 km en 1962) ; les arrivées des étapes montagneuses se situent plus près du sommet du dernier col, afin de favoriser les grimpeurs.
Le Français Raymond Poulidor et l'Espagnol Federico Bahamontes s'annoncent comme les plus sérieux rivaux de Jacques Anquetil. Dès la sixième étape, la menace constituée par Raymond Poulidor se précise : certes, Anquetil s'impose sur les 24,5 km disputés contre la montre autour d'Angers, mais Poulidor n'a concédé qu'un écart minime (5 s). Jacques Anquetil réagit sur un terrain qui aurait dû lui être moins favorable : lors de la grande étape pyrénéenne (onzième étape, Bagnères-de-Bigorre - Luchon, 131 km), il résiste à toutes les attaques des grimpeurs, même si le Belge Gilbert Desmet parvient à conserver son maillot jaune.
La course reste paisible jusqu'aux Alpes. Federico Bahamontes remporte la quinzième étape (Saint-Étienne - Grenoble, 174 km) et prend le maillot jaune le lendemain alors que son compatriote Fernando Manzaneque s'impose dans cette étape reliant Grenoble à Val-d'Isère (202 km). Le Tour se joue entre Val-d'Isère et Chamonix (dix-septième étape, 225,5 km). Poulidor et Bahamontes se doivent de distancer Anquetil. Au classement général, Bahamontes ne possède que 2 secondes d'avance sur Anquetil, ce dernier précédant Poulidor de 2 min 50 s. L'un comme l'autre ont conscience que le Normand leur prendra du temps lors de la dix-neuvième étape (Arbois-Besançon, 54,5 km), courue contre la montre. Poulidor tente d'attaquer dans le col de la Forclaz. Mais, victime d'une défaillance, il laisse filer Bahamontes et Anquetil. Federico Bahamontes multiplie les démarrages, mais Jacques Anquetil résiste à chaque fois. À Chamonix, le Normand s'impose au sprint devant le Tolédan et prend le maillot jaune.
C'est donc dans la montagne, avec panache, qu'Anquetil remporte le Tour de France. Il s'agit de son quatrième succès. Il est le premier à réussir cette performance, et le public du Parc des Princes lui réserve une ovation, les quolibets étant pour Raymond Poulidor, rejeté à la huitième place (à 16 min 46 s).
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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