1965 52e Tour de France
La course
Le Français Jacques Anquetil, quintuple vainqueur de l'épreuve, a décidé de ne pas disputer ce Tour de France. Son compatriote et rival Raymond Poulidor en devient donc le favori logique, même si certains doutent de ses capacités à contrôler la course, rôle qui était jusqu'alors dévolu à Jacques Anquetil et ses coéquipiers. Quant à l'Italien Felice Gimondi, vainqueur du Tour de l'avenir en 1964 et récent troisième du Giro, il ne devait pas non plus prendre part à l'épreuve : il n'était que remplaçant au sein de la formation Salvarani ; Luciano Pezzi, le directeur sportif de l'équipe, n'a finalement décidé de l'inscrire qu'en raison du forfait de l'un de ses coureurs.
Dès la troisième étape (Roubaix-Rouen, 240 km), Gimondi s'inscrit dans une échappée, remporte l'étape, endosse le maillot jaune, et Poulidor se voit déjà relégué à plus de 3 minutes. Si l'inquiétude ne s'est pas encore installée dans le camp du Limousin – les Italiens les plus dangereux semblent être Vittorio Adorni, récent vainqueur du Giro, et Gianni Motta –, c'est chose faite le lendemain : certes, Raymond Poulidor remporte l'étape contre la montre à Châteaulin (26,7 km), mais Gimondi n'a concédé que 17 secondes.
La traversée des Pyrénées sous la canicule s'avère pénible pour le peloton. Les abandons se multiplient : Vittorio Adorni, le Français Lucien Aimar, l'Espagnol Federico Bahamontes, qu'on ne reverra plus sur le Tour...
Mais Felice Gimondi a bien résisté et, à Montpellier, terme de la treizième étape, il demeure le leader de la course, avec 3 min 12 s d'avance sur Raymond Poulidor. Dans la quatorzième étape (Montpellier-le mont Ventoux, 173 km), Raymond Poulidor passe à l'offensive : il attaque dès les premières pentes du « Géant de Provence » en compagnie de l'Espagnol Julio Jimenez ; Gimondi tente un moment de résister, mais doit lâcher prise ; au sommet, Poulidor s'impose devant Jimenez ; Gimondi a cédé près de 2 minutes, et le retard de Raymond Poulidor au classement général s'est réduit à 34 secondes. Pour beaucoup, celui-ci semble en mesure de s'assurer la victoire finale lors de la dix-huitième étape (Aix-les-Bains - le mont Revard, 26,9 km), disputée contre la montre. Tout au contraire, c'est Gimondi qui s'impose, avec 33 secondes d'avance sur Poulidor. Le Bergamasque remporte encore l'ultime étape (Versailles-Paris, 37,8 km, contre la montre). Ce néophyte italien remporte le Tour, et Poulidor doit une nouvelle fois se contenter de la place de dauphin.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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