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1966 8e Coupe du monde de football

Le football retourne aux sources : l'Angleterre accueille la World Cup, le Brésil et les quatorze autres qualifiés. Près de soixante-dix pays avaient adressé leur engagement à la F.I.F.A., mais quinze nations africaines se sont retirées lorsqu'il a été décidé en janvier 1964 que ce continent n'aurait toujours pas droit à un qualifié direct pour la phase finale. Un tir du gauche du Nantais Philippe Gondet a permis à l'équipe de France de gagner sa place, le 9 octobre 1965 au Parc des Princes, à moins d'un quart d'heure de la fin d'une rencontre décisive et serrée contre la Yougoslavie (1-0).

Le 11 juillet, le match d'ouverture joué à Wembley, devant cent mille spectateurs et S.M. Élisabeth II, est fort décevant ; l'Uruguay, massé en défense durant les quatre-vingt-dix minutes, se satisfait d'un 0-0 sans gloire face à l'Angleterre ; dans ce groupe 1, le pays hôte n'encaisse de but ni contre le Mexique (2-0), ni contre la France (2-0), éliminée après un match nul (1-1) avec le Mexique et une défaite (2-1) face à l'Uruguay ; tandis que la Celeste se qualifie sans gloire, le gardien de but mexicain Antonio Carbajal (trente-sept ans) dit adieu à la Coupe du monde – après avoir joué dans les cinq éditions depuis 1950 – sans avoir encaissé de but des Uruguayens (0-0). À Sheffield et Birmingham, l'Allemagne – qui écrase la Suisse 5 buts à 0 avec d'excellents débuts de Franz Beckenbauer puis bat l'Espagne 2 buts à 1 dans un match serré – et l'Argentine – qui ne concède qu'un seul but en trois rencontres – émergent du groupe 2. À Liverpool et Manchester, le Portugal – heureux contre la Hongrie (3-1), la Bulgarie (3-0) et le Brésil – et la Hongrie, avec une reprise de volée parfaite de Farkas contre le Brésil (3-1) et un succès sur la Bulgarie (3-1), se qualifient dans ce groupe 3 ; le Brésil disparaît, et c'est une énorme surprise, mais Pelé a été agressé par le demi bulgare Jetchev et l'arrière portugais Morais, qui l'a blessé volontairement au genou dans la parfaite indifférence de l'arbitre anglais. À Sunderland et Middlesborough, dans le groupe 4, l'U.R.S.S. bat sans génie la Corée du Nord (3-0), l'Italie (1-0) et le Chili (2-1) ; mais – résultat stupéfiant – les Italiens, qui se sont défaits des Chiliens (2-0, dont un but de Sandro Mazzola, fils d'une des victimes de la catastrophe aérienne de Superga en 1949), vont être éliminés par les rapides Coréens, grâce à un but de Pak-Do-Ik (1-0).

Le moins que l'on puisse dire est que les arbitres allemand et anglais ne favorisent pas les Sud-Américains lors des quarts de finale Angleterre-Argentine (1-0) et Allemagne-Uruguay (4-0) ; l'U.R.S.S., avec Lev Yachine remarquable, se montre meilleure qu'une Hongrie émoussée (2-1) ; la Corée du Nord mène 3 buts à 0 au bout d'une demi-heure de jeu, mais Eusebio (vingt-trois ans, né au Mozambique), avec 4 buts à son actif, permet au Portugal de renverser la situation (5-3).

À Liverpool, le très bon arbitre italien Lo Bello n'est pas dans un de ses meilleurs jours ; la demi-finale Allemagne-U.R.S.S., particulièrement brutale, échappe à son contrôle et aux Soviétiques, battus 2 buts à 1. Dans l'autre demi-finale, à Wembley, Bobby Charlton marque les deux buts qui qualifient les Anglais, lesquels ne concèdent qu'un penalty d'Eusebio. Le jeudi 28, le Portugal de l'entraîneur Otto Gloria se classe troisième devant l'U.R.S.S. (2-1).

La statuette d'Abel Lafleur, disparue, a été retrouvée ; tout est prêt le samedi 30 juillet pour la finale, et notamment la pelouse de Wembley où l'Angleterre, plus qu'avantagée par les organisateurs, joue son sixième match en six rencontres ; la fin est toute proche, les Anglais mènent 2 buts à 1, l'arbitre suisse Dienst[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

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