1976 27e Championnat du monde de formule 1
Temps forts
Ken Tyrrell, l'un des managers les plus imaginatifs, présente sans doute l'une des monoplaces les plus surprenantes de l'histoire : la P34, munie de six roues ! Si l'expérience sera sans lendemain, cette étonnante voiture connaîtra son jour de gloire le 13 juin à Anderstorp (Suède) : le Sud-Africain Jody Scheckter la mène au succès, et son coéquipier, le Français Patrick Depailler, prend la deuxième place.
Mais, pour la course au titre mondial, l'Autrichien Niki Lauda, sur Ferrari, fait figure de favori, son seul concurrent sérieux semblant être le Britannique James Hunt, qui a rejoint l'écurie McLaren.
Le début de saison paraît plus que favorable à Niki Lauda : il remporte cinq des neuf premiers grands prix. Mais, le 1er août, le drame se produit sur le circuit du Nürburgring : Niki Lauda perd à pleine vitesse (290 km/h) le contrôle de sa Ferrari, qui s'écrase contre un talus et prend feu ; on dégage le pilote des flammes, mais il demeure inconscient ; son état s'aggrave et l'extrême-onction lui est donnée. Son rétablissement semble incroyable : un peu plus d'un mois après cet accident, il est en mesure de reprendre le volant et, le 12 septembre, il se trouve au départ du Grand Prix d'Italie, qu'il termine à la quatrième place. Avant la dernière course de l'année, Niki Lauda conserve comme par miracle la première place du Championnat du monde : il compte 68 points, contre 65 à James Hunt. Le 24 octobre, le circuit du Mont-Fuji (Japon) est noyé par la pluie. Une sage décision, souhaitée par plusieurs pilotes, dont Lauda et Hunt, s'imposait : l'annulation du grand prix. Elle ne sera pas prise. Les pilotes s'élancent donc dans des conditions de sécurité plus que précaires ; après deux tours, Niki Lauda, encore marqué par l'accident du Nürburgring, rentre au stand et abandonne. James Hunt termine troisième de l'épreuve remportée par l'Américain Mario Andretti (Lotus) ; il inscrit donc quatre points et, pour un point, se voit sacré champion du monde devant Niki Lauda. Chacun a compris la décision de Niki Lauda et la respecte. Sauf Enzo Ferrari, le redoutable « Commandatore », qui considère cet abandon comme une lâcheté et ne le pardonnera jamais à l'Autrichien.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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