1978 11e Coupe du monde de football
Quatre-vingt-dix-sept pays pour cent six inscrits – le Zaïre et la Corée du Nord par exemple sont forfaits – disputent la phase éliminatoire de la XIe Coupe du monde. Angleterre, Belgique, Portugal, R.D.A., Suisse, U.R.S.S., Yougoslavie ne se qualifient pas, contrairement au Brésil, jamais évincé depuis la première édition de 1930. Deux pays, l'Iran et la Tunisie, atteignent leur première phase finale.
Le mercredi 11 novembre 1977, la Bulgarie à laquelle suffit le match nul va-t-elle, comme pour 1962, barrer la route à l'équipe de France ? À la fin de la rencontre, les larmes de bonheur de Michel Hidalgo, devenu l'entraîneur des Bleus et porté en triomphe, montrent qu'il n'en est rien ; dans un Parc où le public vibre, Dominique Rocheteau et Michel Platini, à un quart d'heure de la fin, ont creusé l'écart, qui s'est réduit à la quatre-vingt-cinquième minute, pour remonter à 3 buts à 1 par Dalger presque au terme de la rencontre.
La décision de confier l'organisation de l'épreuve à l'Argentine, pays où la dictature de la junte militaire sévit depuis mars 1976, a été extrêmement discutée par les défenseurs des droits de l'homme qui prônent le boycottage, mais elle reste fixée dans ce pays de football où la seule agglomération de Buenos Aires compterait assez de stades – ils sont huit de cinquante mille places ou plus – pour permettre le déroulement de ce Mundial.
Le groupe 1 est l'un des plus difficiles ; au lendemain de l'ouverture le 2 juin à Mar del Plata, trente-huit secondes suffisent à Bernard Lacombe pour marquer sur un centre de l'ailier gauche Didier Six le but le plus rapide de l'histoire de l'épreuve ; mais l'équipe de France, privée de Coupe du monde depuis 1966, manque encore de maturité, et Platini est muselé par Tardelli ; Paolo Rossi (vingt-deux ans) égalise, puis l'Italie gagne 2 buts à 1 ; le 6, à Buenos Aires, un tir de Leopoldo Luque à la soixante-treizième minute qualifie l'Argentine – qui a déjà battu la Hongrie – toujours sur le score de 2 buts à 1 ; un ultime succès des Français, privés par une erreur d'intendance de leurs maillots officiels, face à la Hongrie (3-1), ne peut plus rien changer, car l'Italie dont les buts sont gardés par Dino Zoff (trente-six ans) a fait un parcours sans faute, dominant notamment l'Argentine 1 but à 0. Dans le groupe 2, l'Allemagne, avec Sepp Maier, n'encaisse pas un seul but en trois matchs, mais se contente de maigres 0 à 0 contre la surprenante Tunisie et contre la Pologne, première de cette poule où les filets du Mexique ont tremblé douze fois (dont 6 face aux Allemands). Dans le groupe 3, malgré le talent de leur gardien Ronnie Hellström, déjà remarquable quatre ans plus tôt, la Suède est à la traîne, ne prenant qu'un seul point contre un laborieux Brésil (1-1), qui reste inefficace contre l'Espagne (0-0) et ne marque qu'une fois devant l'Autriche (1-0), ce qui lui assure tout de même sa qualification comme son vaincu du jour, l'Espagne ayant perdu dès le 3 juin le match essentiel contre cette même Autriche (2-1). Dans le groupe 4, l'Iran est trop inexpérimenté ; le Pérou et son gardien Quiroga surprennent en battant l'Écosse de Ken Dalglish, le 3 juin, à Córdoba, 3 buts à 1 (dont 2 buts de Cubillas), puis en tenant le choc contre les Pays-Bas (0-0) dans les effectifs desquels ne figure plus Cruijff, qui s'est refusé à venir en Argentine ; l'Écosse pourrait encore se qualifier, mais, à Mendoza, Robby Rensenbrinck, auteur sur penalty du millième but depuis la création de la Coupe du monde, et Johnny Rep (soixante et onzième minute) réduisent le score de son succès contre les Pays-Bas à 3 buts à 2, ce qui lui laisse une moins bonne différence de buts que celle de son vaincu du jour.[...]
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Écrit par
- Jean DURRY : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique
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