1982 33e Championnat du monde de formule 1
Temps forts
La saison de formule 1 débute par le mouvement de grève de pilotes à l'occasion du Grand d'Afrique du Sud à Kyalami : le 21 janvier, ils décident de boycotter les essais, exigent de participer aux discussions menées sous l'égide de la F.I.S.A. et de la F.O.C.A. qui touchent aux mesures à mettre en œuvre pour améliorer la sécurité. Finalement, tous prendront part à la course, le 23 janvier, sans que Jean-Marie Balestre ou Bernie Ecclestone leur aient offert la moindre garantie. Cette volte-face peu glorieuse les exclura de fait, pour plusieurs années, des discussions concernant leur sport. La course, elle, est somptueuse : le Français Alain Prost, victime d'une crevaison, repart en huitième position, parvient à remonter tous ses concurrents et s'impose. Il remporte la course suivante, le Grand Prix du Brésil le 21 mars à Jacarepagua, après le déclassement des deux premiers, le Brésilien Nelson Piquet (Brabham) et le Finlandais Keke Rosberg (Williams). Mais le manque de fiabilité de sa Renault à moteur turbocompressé ne lui permettra pas, cette année encore, de défendre valablement ses chances pour le titre mondial.
Si Niki Lauda, de retour au volant d'une McLaren, remporte le Grand Prix des États-Unis Ouest, le 4 avril à Long Beach, Ferrari, avec deux pilotes talentueux et fougueux, le Français Didier Pironi et le Canadien Gilles Villeneuve, semble avoir de grandes chances de remporter le titre mondial. Le 25 avril à Imola, la lutte entre les deux monoplaces rouges est à la hauteur de l'enjeu : Pironi distance finalement Villeneuve de trois dixièmes de seconde et remporte le Grand Prix de Saint-Marin. Le 7 mai, le drame se produit : lors des essais qualificatifs pour le Grand Prix de Belgique à Zolder, la Ferrari de Gilles Villeneuve heurte la March de l'Allemand Jochen Mass. Neuf heures après l'accident, le Canadien décède des suites de ses blessures à l'hôpital de Louvain. Le Français Patrick Tambay lui succède chez Ferrari.
Troisième du Grand Prix de France, remporté le 25 juillet sur le circuit Paul-Ricard par le Français René Arnoux – qui a refusé d'appliquer les consignes de Renault qui lui enjoignait de laisser la victoire à Alain Prost, deuxième, le seul des deux pilotes en mesure de prétendre au titre mondial –, Didier Pironi fait un solide leader du Championnat : il possède 9 points d'avance sur le Britannique John Watson (McLaren), 14 sur Alain Prost, 15 sur Niki Lauda, 16 sur Keke Rosberg. Mais le 7 août à Hockenheim, lors des essais du Grand Prix d'Allemagne, sa Ferrari percute la Renault de Prost. Pironi est gravement blessé : sa carrière est terminée. Le 29 août, Keke Rosberg remporte le Grand Prix de Suisse sur le circuit de Dijon-Prenois. Ce sera son seul succès de l'année, ce qui lui suffit pour se voir couronné champion du monde. Il s'agit du dernier titre obtenu par une monoplace équipé du moteur Ford-Cosworth. La supériorité du moteur turbocompressé est désormais patente. Déjà, en cours de saison, Brabham l'a adopté, en utilisant un moteur fourni par B.M.W. Par ailleurs, cette écurie a remis au goût du jour les ravitaillements, ce qui permet de prendre le départ avec une monoplace allégée en carburant et de changer les pneumatiques usés. Une manœuvre qui ne va pas sans poser des problèmes de sécurité.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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