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1983 70e Tour de France

La course

Une nouveauté pour cette soixante-dixième édition du Tour de France : il se dispute selon une formule dite open. C'est-à-dire que des coureurs amateurs, les Colombiens notamment, sont autorisés à participer. Mais on relève également une absence : le Français Bernard Hinault, qui a dû puiser dans ses réserves pour remporter la Vuelta et souffre d'un problème ligamentaire au genou droit, est contraint de déclarer forfait. Aucun favori ne se dégageant, une quinzaine de coureurs peuvent prétendre à la victoire.

Le jeune Belge Éric Vanderaerden remporte le prologue. À l'issue de la troisième étape (Valenciennes-Roubaix, 152 km), Kim Andersen devient le premier Danois à revêtir le maillot jaune. Il le cède à l'Irlandais Sean Kelly, un prétendant à la victoire finale, à Pau, terme de la neuvième étape.

La première étape pyrénéenne (dixième étape, Pau - Bagnères-de-Luchon, 201 km, par les cols d'Aubisque, du Tourmalet, d'Aspin et de Peyresourde) voit la course se décanter : le Britannique de la formation Peugeot-Shell Robert Millar s'impose devant l'Espagnol Pedro Delgado (à 6 s) et son coéquipier français de chez Peugeot-Shell Pascal Simon (à 1 min 13 s), grand bénéficiaire de la journée puisqu'il s'empare du maillot jaune, avec plus de 4 minutes d'avance sur le deuxième, le Français Laurent Fignon, habituel équipier de Bernard Hinault chez Renault-Gitane, et plus de 5 min 30 s sur un autre Français, Jean-René Bernaudeau, l'un des nombreux favoris ; quant à Sean Kelly, il a montré ses limites dans la montagne et concède plus de 10 minutes.

Le lendemain, entre Bagnères-de-Luchon et Fleurance (177 km), le nouveau maillot jaune est victime d'une chute et se brise l'omoplate. Courageusement, il refuse longtemps d'abandonner, mais doit s'y résoudre lors de la dix-septième étape (La Tour-du-Pin - L'Alpe-d'Huez, 223 km). Ce jour-là, le Néerlandais Peter Winnen s'impose et Laurent Fignon, cinquième à 2 min 7 s, reçoit le maillot jaune. Mais sa marge est étroite : le retard de Pedro Delgado, deuxième, n'est que d'1 min 8 s, celui de Jean-René Bernaudeau, troisième, se monte à 2 min 33 s.

Laurent Fignon sait se montrer digne de son nouveau statut. Il maîtrise les grimpeurs dans les dernières étapes alpestres et assure définitivement son succès en remportant la vingt et unième étape (un circuit de 50 km contre la montre autour de Dijon).

À vingt-trois ans, dès sa première participation, tels les plus grands, Laurent Fignon remporte la Grande Boucle.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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