1989 40e Championnat du monde de formule 1

Temps forts

En raison de l'interdiction des moteurs turbocompressés, Honda a développé pour McLaren un V10 atmosphérique très performant, qui va permettre aux monoplaces rouge et blanc d'exercer une nouvelle fois une impressionnante domination : cette année-là, le Brésilien Ayrton Senna remporte six grands prix, le Français Alain Prost, quatre.

Mais la cohabitation entre deux champions de cette trempe ne va pas sans poser problème. Ron Dennis, le directeur de l'écurie, se croyait capable d'aplanir les difficultés ; il n'y parviendra pas. Estimant qu'on accorde plus de considération à Ayrton Senna qu'à sa propre personne chez McLaren, Alain Prost annonce sa décision le 9 juillet, à l'issue du Grand Prix de France qu'il a remporté sur le circuit Paul-Ricard : il pilotera une Ferrari la saison prochaine.

Plus régulier que Senna, Prost occupe la tête du classement avant le Grand Prix du Japon, l'avant-dernier de la saison (il compte 76 points, contre 60 pour le Brésilien). Pour conserver une chance de devenir champion du monde, ce dernier doit donc s'imposer, le 22 octobre à Suzuka. Mais Prost a pris le commandement dès le départ ; à sept tours de l'arrivée, Senna porte une attaque osée à l'entrée de la chicane précédant l'entrée des stands et, de manière inévitable, accroche la voiture de Prost, qui est contraint à l'abandon ; poussée par des commissaires de course, la McLaren de Senna regagne les stands, où on change le museau de sa monoplace ; Senna franchit la ligne en première position. Mais, en raison, de l'aide que lui ont apportée les commissaires, il se voit disqualifié, Jean-Marie Balestre, le président de la Fédération internationale de l'automobile, ayant pesé de tout son poids dans cette décision. Alain Prost obtient dans la confusion un troisième titre mondial.